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Diego Maradona, El Pibe de…Africa

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La légende s'est éteinte (Ph. illustration- sports.fr)

Diego Maradona est mort! «Sérieux», s’est étonné un confrère qui, les nombreux fans du bout d’homme de 1,67 m, acceptait difficilement la disparition, à 60 ans, du mythique numéro 10 argentin qui a conquis les cœurs de tous les amoureux du ballon rond, dans tous les coins du monde. Ils ont eu du mal à croire ce qu’ils entendaient où lisaient sur les réseaux sociaux, ce mercredi 25 novembre. Pour eux, la légende du football, seul véritable digne successeur du Roi Pelé, était immortel. Mais, «El Pibe de Oro» est réellement immortel, surtout sur le continent noir où, les morts ne sont pas morts, et sont toujours présents dans la vie de tous les jours.

L’Afrique, le virevoltant attaquant argentin qui a donné le tournis aux défenseurs les plus téméraires, l’a découverte, le 6 octobre 1981, avec le Boca Junior, dans un match contre le stade d’Abidjan. C’était au «Félicia», le stade Félix Houphouët Boigny d’Abidjan, dans un match remporté par le club argentin sur le score de 5 à 2, dont deux buts du prodige Maradona. Il n’avait que 21 ans, mais soulevait déjà foule. Et depuis lors, l’extra-terrestre qui plante des buts inimaginables, avec toutes les parties de son corps, même la main, comme au mondial mexicain de 1986, en quart de finale contre l’Angleterre, a régulièrement croisé l’Afrique sur son chemin. Certains finiront même par le qualifier du plus Africain des stars de foot étrangères.

Diego Armando Maradona, était sans doute le footballeur le plus proche du magique football africain, de par ses gestes chaloupés et envoutants, ses dribbles dévastateurs qu’il réussissait bien aidé par son centre de gravité bas, et sa spontanéité dans le jeu. Même si les Lions camerounais, à l’époque où ils étaient encore indomptables, l’avaient dompté, le 8 juin 1990, en match d’ouverture du Mondiale italien, qu’ils ont remporté 1-0, grâce à un magnifique coup de tête de François Omam-Biyik, «la main de Dieu», n’avait pas fini d’émerveiller le monde entier par ses prouesses. «Enfants, nous rêvions tous de jouer comme Maradona», m’a, du reste rappelé un ami que nous avions surnommé «Mara», comme pour dire qu’il ne pouvait pas avoir tout le nom, tant le vrai était inimitable. L’Afrique, Maradona, l’avait encore en face, quatre ans plus tard, soit en 1994, plus précisément le 25 juin, lors de la coupe du monde aux Etats-Unis.

Les Argentins ont pris le dessus sur les Nigérians par 2 buts à 1. Mais ce fut la «der», sous le maillot ciel et blanc, pour le génie argentin du foot mondial qui, malgré son dribble facile, n’a pas pu se jouer de ce laboratoire californien qui a révélé que l’inoubliable numéro 10, avait eu recours à cinq produits dopants contre le Nigeria. Le monde s’est alors effondré, non seulement sur «El Pibe de Oro», mais aussi sur la Fifa qui faisait la cour aux Américains pour faire rentrer, définitivement, le «soccer» dans leur vie. Qu’à cela ne tienne, l’Afrique, Diego Maradona la retrouve encore en 2008. C’était au mondial en Afrique du sud, la première coupe du monde qu’a accueillie, jusqu’à ce jour, l’Afrique, et une fois de plus, l’Argentine rencontrait le Nigeria. Et c’est par le plus petit des scores, 1-0, que l’Argentine remporte le gain du match, avec Diego Maradona, sur le banc de touche, comme, sélectionneur.

L’Afrique, où le football est magie, comme en Argentine, pleure donc un «magicien». Va l’artiste, car, malgré tes frasques, tu demeureras «la main de dieu», tu seras toujours ce dieu vivant du football qui sait tout faire avec le ballon rond.

Par Wakat Séra