Accueil A la une Burkina: «graves menaces» sur les élections (opposition)

Burkina: «graves menaces» sur les élections (opposition)

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L’Opposition politique burkinabè a dénoncé ce mardi 2 juin 2020, face à la presse, une «attitude partisane» de l’Office national d’identification (ONI) qui ferait peser de «graves menaces» sur le processus électoral.

Depuis le 8 mai dernier, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a repris l’enrôlement des électeurs sur le fichier électoral, entre temps interrompu par la crise du coronavirus. La pièce la plus utilisée pour cette opération est la carte nationale d’identité burkinabè (CNIB).

Mais, depuis un temps, « il nous revient que l’ONI n’assume pas pleinement sa mission régalienne de délivrance des CNIB », a déclaré Dr Jean-Hubert Bazié, président de la Convergence de l’Espoir. « Des actes assimilables à de la manipulation visant à empêcher certains votes ont été dûment constatés », a clairement dit M. Bazié.

Selon les conférenciers, dans plusieurs provinces, « des CNIB établies depuis des mois pour des personnes et des groupes réputés proches de l’Opposition, sont bloquées. Pendant ce temps, des caciques du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) qui sponsorisent l’établissement des CNIB, voient les cartes de leurs protégés livrées en un temps record ».

Pour eux, « cela ne saurait être assimilé à des insuffisances techniques ». C’est pourquoi l’Opposition politique interpelle vivement et met en garde le directeur général de l’ONI, Aristide Béré. « Le doute est d’autant plus fort que M. Béré est celui-là même qui, en tant que directeur général des libertés publiques, avait remis illégalement les nouveaux statuts de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) aux frondeurs de ce parti d’opposition pour relecture », a signifié Jean-Hubert Bazié.

« L’ONI ne saurait être une officine partisane. Il doit assumer pleinement son rôle républicain s’il ne veut pas que les citoyens lui retirent leur confiance avec toutes les conséquences qui pourraient en découler », ont prévenu les conférenciers qui ont ajouté que « si rien n’est fait dans les plus brefs délais, l’Opposition se donnera d’autres moyens de faire cesser cette distribution sélective de CNIB ».

Pour le regroupement affilié au chef de file de l’opposition, cela y va de la crédibilité et de la transparence des élections couplées du 22 novembre 2020.

Par Bernard BOUGOUM