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Covid-19: couvre-feu au Burkina de 19h à 5h du matin à partir de ce samedi

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Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré (photo d'archives)

Dans une adresse à la Nation, le président du Faso a, ce 20 mars 2020, pris des décisions dans le cadre de la riposte au Covid-19. Entre autres, il est instauré un couvre-feu 19h à 5h du matin sur toute l’entendue du territoire national à partir du 21 mars 2020, à l’exception des personnels sous astreinte.

Aussi, il a décidé de la fermeture des aéroports de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso pour deux semaines à partir du 21 mars.

Les frontières terrestres également sont fermées pour deux semaines, à partir de la même date, selon les mots du chef de l’Etat burkinabè.

Au niveau politique, il est ressorti du message du président du Faso que  les enrôlements biométriques et la délivrance des cartes d’identité sons suspendus.

Roch Marc Christian Kaboré a aussi évoqué la mise en place d’un comité scientifique auprès du président du Faso.

Il a rappelé que la prise en charge des malades atteints par le Covid-19 est gratuite.

Par ailleurs, le président Kaboré a fait savoir que les mesures concernant les débits de boisson, les salles de cinéma, de jeu et de spectacles, les marchés et yaars et les restaurants seront prises par les autorités compétentes.

Par Boureima DEMBELE

Voici le message du chef de l’Etat dans son entièreté

Chers Compatriotes
Habitants du pays des Hommes intègres

Le Burkina Faso, à l’instar de nombreux pays dans le monde, est touché par la pandémie du coronavirus, le COVID-19.

Depuis la confirmation des premiers cas dans notre pays, le 9 mars dernier, à ce jour, une quarantaine de personnes sont contaminées, et nous avons enregistré le premier décès, dans la nuit du 17 au 18 mars.

Je salue le professionnalisme des personnels de santé qui, au péril de leur vie, sont restés mobilisés depuis la découverte des premiers cas suspects, et leur adresse tous mes encouragements.

La pandémie du coronavirus est une réalité qui doit nous interpeller et nous préoccuper tous.

Comme si la situation sécuritaire n’était pas suffisante, le COVID-19 vient en rajouter à nos difficultés, nous rappelant l’urgence de changer impérativement nos comportements individuels et collectifs.

Je tiens à saluer et à remercier les responsables religieux et coutumiers pour leur adhésion et leur accompagnement dans la sensibilisation des populations, à travers les mesures fortes qu’ils ont prises, consacrant des restrictions apportées à la pratique de leurs cultes.

Au regard du mode de contamination du virus et des capacités de nos structures de santé, nous devons tout mettre en œuvre et adopter les bonnes pratiques, pour interrompre la chaine de transmission communautaire du COVID-19.

Personne n’est à l’abri de ce virus. En l’absence de vaccin et de traitement validé, le seul antidote demeure donc la prévention individuelle et collective.

Ainsi, après de larges consultations, j’ai décidé de prendre les mesures suivantes :

1. Sur le plan des libertés :

l’interdiction de tout regroupement de plus de 50 personnes ;
les mesures de restrictions concernant les débits de boissons, les salles de cinéma, de jeux et de spectacles, les marchés et yaars, les restaurants, seront prises par les autorités compétentes ;
L’instauration d’un couvre-feu de 19h00 à 5h00 du matin, sur toute l’étendue du territoire, pour compter du 21 mars 2020 à minuit.

2. Sur le plan des transports :
la fermeture des aéroports de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, aux vols commerciaux, pour une durée de deux semaines, renouvelable, à compter du 21 mars 2020 à minuit, excepté pour les vols intérieurs et militaires et le fret;
la fermeture des frontières terrestres et ferroviaires, pour une durée de deux semaines, renouvelable, à compter du 21 mars 2020 à minuit, à l’exception du fret ;
3. Sur le plan politique :
la suspension immédiate des opérations d’enrôlement biométrique ;
La suspension immédiate des opérations spéciales de délivrance de cartes nationales d’identité burkinabè.
L’application des mesures d’hygiène dans tous les lieux publics et privés, doit être stricte.
Il va sans dire, que toutes les mesures prises feront l’objet d’une évaluation périodique, pour les ajuster constamment à l’évolution de la pandémie.
Nous devons améliorer et renforcer les actions de communication, pour un changement de comportement.

C’est le lieu pour moi de dénoncer celles et ceux qui, à travers les réseaux sociaux, entretiennent la désinformation et sèment la panique. Il nous faut prendre cette pandémie au sérieux.

Chers compatriotes
Amis résidant au Burkina Faso

Le Gouvernement a adopté un plan de riposte autour duquel s’organise la mobilisation des acteurs et des partenaires techniques et financiers.
Au nombre des mesures pratiques recommandées par les spécialistes et le personnel de santé, je voudrais insister sur la nécessité pour tous :
– de ne pas se serrer les mains ;
– de ne pas s’embrasser ;
– de se laver régulièrement les mains au savon ;
– d’observer la mesure de distance d’un mètre au moins ;
– d’éviter les regroupements;
– de limiter nos déplacements et sorties;
– de porter des cache-nez ;
– d’alerter les services de veille en cas de suspicion.
Le numéro vert et gratuit dédié est le 3535.
Je suis conscient des contraintes imposées par ces mesures, mais il nous faut nous y soumettre avec tout le sens des responsabilités, car il y va de la survie de nos populations.

Je sais pouvoir compter sur la discipline et l’engagement de tout un chacun pour une réponse à la hauteur des défis que pose cette maladie au Burkina Faso et au reste du monde.

Chers compatriotes

Le coronavirus est venu comme pour nous rappeler que la maladie reste l’ennemi numéro 1 de tout être vivant. La taille du défi individuel et collectif que nous devons relever pour vaincre cette pandémie, m’oblige à interpeller tous les habitants du Burkina Faso sans exclusive sur l’urgence qu’il y’a à s’attaquer au péril, par une mobilisation exceptionnelle et patriotique de chaque instant.

J’ai invité le Haut Conseil national de la recherche scientifique à activer sa commission Santé et bien-être, et j’ai bon espoir que nos chercheurs et nos laboratoires nationaux sauront relever le défi de la prise en charge des personnes contaminées. Du reste, j’ai décidé de la mise en place d’un Conseil scientifique auprès du Président du Faso, pour suivre et orienter les mesures à prendre contre la pandémie.

La lutte contre le COVID-19 doit être une priorité.

J’ai l’intime conviction que nous aimons tous notre chère patrie, le Burkina Faso. C’est pourquoi, dans ces moments difficiles que nous traversons, nous devons savoir qu’en plus de la lutte contre le terrorisme, nous devons nous mobiliser contre le coronavirus, en nous conformant strictement aux consignes et aux mesures édictées.
L’avenir de notre Nation est à ce prix.

J’exprime ma compassion et ma solidarité à toutes les familles éprouvées par le COVID-19.

A toutes les personnes placées en confinement, ou en traitement, je souhaite des lendemains meilleurs et un prompt rétablissement.

Le Gouvernement pour sa part, assure la prise en charge gratuite des malades et continuera à garantir l’approvisionnement de notre pays en produits de première nécessité, tout en veillant au contrôle des prix. De même, il restera attentif aux mesures à prendre pour soutenir la relance des activités économiques au sortir de cette crise.

Dans la solidarité et l’union, relevons le défi du COVID-19.

Que Dieu bénisse le Burkina Faso!