Accueil A la une SONABEL: de la lumière pour «plus de 110 000 personnes»

SONABEL: de la lumière pour «plus de 110 000 personnes»

0

Le Premier ministre de la Transition burkinabè, Me Apollinaire Kyélem de Tambèla, a procédé ce jeudi 23 mars 2023, à la pose de la première plaque solaire marquant le début des travaux du YELEEN, à Gonsin, une localité située à 35 kilomètres, au Nord-Ouest de Ouagadougou. Estimé à près «93 milliards FCFA», cet «important» projet YELEEN vise à satisfaire au moins «110 000 personnes» en besoin d’électricité d’ici 2025, selon le chef du gouvernement.

Le Premier ministre burkinabè, Me Apollinaire Kyélem de Tambèla, assisté par une forte délégation des membres de son gouvernement, ont procédé au lancement officiel des travaux du projet YELEEN à Gonsin dans la commune rurale de Sourgoubila, ce jeudi 23 mars 2023, en présence de plusieurs autres personnalités dont des représentants des Partenaires techniques et financiers (PTF) du plan, a constaté Wakat Séra au cours de la cérémonie de lancement du projet.

Photo de famille prise à la fin de la cérémonie de la pose de la plaque solaire

Réduire le coût de l’énergie par le solaire en misant sur le mix énergétique

Le Burkina Faso, pays enclavé situé au cœur du Sahel, ne dispose pas de grandes ressources en eau, encore moins d’énergie fossile. Face à cette réalité, les autorités du pays ont pris la ferme résolution de mettre tout en œuvre pour exploiter l’une de ses principales ressources naturelles qui est le soleil. Le pays veut faire du Mix énergétique une réalité concrète à même de contribuer à la réduction des coûts de production de l’énergie électrique au Burkina Faso. En effet, selon des études le Burkina Faso dispose d’un important gisement solaire avec un rayonnement de 5,5 kilowattheures par mètre carré et par jour.

« Le solaire photovoltaïque, traduit la ferme volonté des autorités du Burkina Faso de faire de l’énergie solaire photovoltaïque, le cœur de la politique énergétique de notre Pays et par ricochet, le moteur de la croissance économique et sociale », a déclaré le ministre de l’Energie, des Mines et des Carrières, Simon Pierre Boussim qui lisait le discours du chef du gouvernement, Me Kyélem de Tambèla.

Le ministre burkinabè de l’Energie, des Mines et des Carrières, Simon Pierre Boussim

Le projet YELEEN contribuera « grandement à l’atteinte de cet objectif car, avec un total de 51 MWc à terme, ce sera une production annuelle d’énergie de 92 GWh ; soit une réduction sensible de notre dépendance aux énergies fossiles très onéreuses et aux approvisionnements étrangers », a soutenu le ministre Boussim qui a ajouté que « le projet YELEEN, c’est aussi une réduction de 62 800 tonnes par an d’émissions de gaz à effet de serre ; toute chose qui participe à l’amélioration de la qualité de l’air et subséquemment à une bonne santé des populations en général ».

Au terme du projet qui a mobilisé dans la matinée du jeudi plusieurs centaines de personnes dont des habitants de Gonsin, ce sera « plus de 110 000 personnes qui auront accès à l’électricité », en induisant ainsi des changements qualitatifs dans les conditions de vie des populations résidentes et partant, du développement desdites localités. « Tout cela prouve, si besoin en est, que la lutte que mène le Gouvernement de la Transition contre le terrorisme, n’est pas que militaire », a lancé M. Boussim qui portait la parole du Premier ministre Me Apollinaire Kyélem de Tambèla qui a prévenu que son gouvernement sera « sans pitié avec les entreprises défaillantes aussi bien au niveau des non-respects des délais qu’au niveau de la qualité des ouvrages livrés ».

Une vue des autorités politiques à la cérémonie

Le ministre de l’Energie, Simon Pierre Boussim a avancé que le projet YELEEN « dure jusqu’en 2025 » mais son département espère avec les techniciens que « d’ici fin 2024 », il sera injecté l’énergie de cette nouvelle centrale photovoltaïque de Gonsin dans le réseau national interconnecté.

YELEEN qui signifie la LUMIERE a la possibilité de stocker l’énergie produite

Le projet YELEEN, qui signifie LUMIERE, en langue nationale Dioula, a pour objectifs principaux de « développer la production photovoltaïque sur le réseau électrique en facilitant son intégration et en y ajoutant les moyens de stockage d’énergie ; densifier le réseau et améliorer son accès et de développer un modèle d’électrification rurale en s’appuyant sur la production solaire photovoltaïque », a signifié le directeur général de la Société nationale d’électricité du Burkina Faso (SONABEL), Daniel Sermé qui a souligné que contrairement à la centrale solaire de Zagtouli, l’innovation technologique majeure de Centrale solaire photovoltaïque Ouaga Nord-Ouest YELEEN, « est la possibilité de stockage de l’énergie produite, toute chose qui constitue un avantage comparatif très important ».

Le directeur général de la SONABEL, Daniel Sermé

Il a expliqué que YELEEN est constitué de trois composantes dont la première consiste en la construction de quatre centrales solaires photovoltaïques totalisant 51 MWc, parmi lesquelles « Ouaga Nord-Ouest d’une puissance de 42 MWc dotée d’un système de stockage d’énergie ; Dori d’une puissance de 6 MWc ; Diapaga d’une puissance de 2 MWc et Gaoua d’une puissance de 1 MWc ». A la fin des travaux du projet YELEEN, c’est « 51 MWc de solaire photovoltaïque qui seront installés ; 10 MW/8 MWh de stockage d’énergie ; 300 km de lignes électriques Moyenne Tension construites et 800 km de lignes électrique Basse Tension construites », a détaillé le premier responsable de la SONBEL.

La réalisation des infrastructures de ce projet va contribuer « à améliorer d’une part, l’équilibre financier de la SONABEL grâce à la réduction du prix de revient global de l’électricité produite et d’autre part, à renforcer le parc national de production », s’est réjoui M. Sermé, saluant les PTF qui se sont mobilisés pour assurer le financement du projet à hauteur de « 141,6 millions d’Euros ; soit près de 93 milliards de FCFA ».

YELEEN traduit les excellentes relations entre les Partenaires techniques et financiers et le gouvernement

« L’Union Européenne (UE) a accordé une subvention non remboursable de 8,3 millions d’Euros ; l’Agence Française de Développement (AFD) a financé à hauteur de 75 millions d’Euros dont 5 millions d’Euros sous forme de don ; la Banque Africaine de Développement (BAD) a déboursé 48,82 millions d’Euros dont 3 millions d’Euros en don ; l’Etat burkinabè a participé à concurrence de 3,81 millions d’’Euros et la SONABEL a contribué pour 5,67 millions d’Euros », a détaillé le Directeur général de la SONABEL.

Une vue des visuels des partenaires du projet YELEEN

Les représentants des bailleurs de fonds à savoir l’UE, l’AFD et de la BAD, ont, tour à tour pris la parole pour d’abord se réjouir d’avoir été associés à ce projet, fruit de leur excellente relation qui a permis une synergie entre les PTF et le gouvernement du Burkina Faso. Ils ont tenu à rassurer l’assistance qu’ils apporteront tout l’appui nécessaire à la conduite et au suivi des activités pour faire de ce projet un succès pour les populations cibles. Ils ont réitéré enfin leur soutien à la Transition et souhaité que le projet soit réalisé dans les délais pour le bonheur des populations surtout affectées par l’insécurité.

Le 28 novembre 2017, le Burkina Faso procédait à l’inauguration de sa toute première centrale solaire photovoltaïque dans la commune rurale de Zagtouli et annonçait par la même occasion le projet YELEEN.

Par Bernard BOUGOUM