Accueil A la une Terrorisme: dix enseignants tués et 2 405 écoles fermées au Burkina (ministre)

Terrorisme: dix enseignants tués et 2 405 écoles fermées au Burkina (ministre)

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Le ministre de la Communication, Porte-parole du Gouvernement (à droite) et son collègue du MENAPLN

Dix enseignants burkinabè ont été tués et 2 405 écoles fermées ont été forcées de fermer du fait des attaques terroristes, à la date du 3 février 2020, a déploré le ministre en charge de l’Education, Pr Stanislas Ouaro, ce jeudi face à la presse à Ouagadougou.

« A la date du 30 janvier 2020, nous enregistrons 2 369 établissements fermés affectant 325 245 élèves et 10 048 enseignants avec 623 établissements endommagés. Cependant, il faut signaler que suite à l’attaque de Lamdamoal (le 2 février dernier), on enregistre à la date du 3 février 2020, 36 écoles primaires fermées dans la commune de Bani, province du Séno », a précisé le ministre de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales (MENAPLN) qui a regretté dix enseignants tués par les assaillants qui sèment la terreur dans certaines parties du Burkina Faso depuis 2016.

Cette situation a provoqué de milliers de déplacés internes dont de nombreux élèves ayant occupé des salles de classes, occasionnant parfois leur détérioration et nécessitant leur réhabilitation. Pour faire face à cette situation, le gouvernement a adopté le 21 février 2019, la Stratégie de scolarisation des élèves des zones à forts défis sécuritaires (SSEZDS) 2019-2024 et créé en avril de la même année dans le nouvel organigramme du ministère, le secrétariat technique de l’Education en situation d’urgence, a rappelé le professeur Ouaro. Ces actions, avec les succès enregistrés par les différentes opérations de sécurisation ont permis de réduire l’impact de la crise dans les zones concernées de sorte qu’on note à la même date du 30 janvier 2020 la réouverture de « 824 établissements scolaires », à l’en croire.

Il a noté également « la réinscription de plus de 20 000 élèves des établissements fermés ou élèves déplacés internes dans des établissements d’accueil (élèves recensés), la réhabilitation des établissements endommagés suite à leur occupation par les déplacés internes, la réalisation d’infrastructures pour accueillir les élèves déplacés et les initiatives locales d’accueil et d’inscription des élèves des personnes déplacées internes ».

Vu la gravité de la situation sécuritaire, le ministère en charge de l’Education enregistre au stade actuel « 27 communes où tous les établissements scolaires sont fermés, 54 communes où une partie des établissements scolaires est fermée avec une quinzaine où une partie des établissements est fermée », a fait savoir son premier responsable à la conférence de presse du gouvernement qui se veut être plus régulière. Cela a commandé la tenue d’un Conseil de cabinet extraordinaire qui a formulé les recommandations dont « la mise en place d’un fonds d’urgence au MENAPLN avec des procédures de gestion exceptionnelles pour une prise en charge des situations d’urgence, l’enlèvement diligent des vivres, du mobilier et des équipements dans les établissements fermés et dans les magasins de transit pour les acheminer dans les établissements d’accueil après leur immatriculation et avec l’appui des FDS et la mise en place d’un dispositif de retrait des ressources transférées aux communes où tous les établissements sont fermés au profit des communes avec toutes les parties prenantes ».

Pour faire face à cette situation sécuritaire qui affecte en deuxième position, selon le ministre Stanislas Ouaro, le système éducatif, son département compte organiser une collecte de fonds auprès de ses acteurs en soutien aux Forces de défense et de sécurité (FDS) dans leur mission de sécurisation du territoire, aux familles des victimes et aux populations déplacées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Cette collecte de fonds, a-t-il expliqué, se fera de manière « volontaire » auprès des « structures centrales, déconcentrées, rattachées, de mission, des établissements d’enseignement (personnels administratif et de soutien, enseignants, élèves) et les structures de l’éducation non formelle (superviseurs, animateurs et apprenants) en plus des stagiaires des Ecoles nationales des Enseignants du primaire ».

Le MENAPLN compte plus de 114 000 agents  de la Fonction publique burkinabè sur environ 190 000 salariés, a confié M. Ouaro avant d’indiquer que les agents de son département sont répartis dans « 22 structures centrales, 12 structures de mission, 9 structures rattachées, 604 structures déconcentrées et 19 891 établissements scolaires publics et privés dont 1 089 du préscolaire, 15 082 du primaire et 3 936 du post primaire et secondaire, 109 Centres d’Education de base Non Formelle (CEBNF) et 3 200 Centres Permanents pour l’Alphabétisation et la Formation (CPAF) ».

Les 19 981 établissements scolaires enregistrent « 85 433 élèves du préscolaire, 3 256 838 du primaire et 1 200 960 du post primaire et secondaire soit un total de 4 543 231 élèves. Les 109 CEBNF comptent 146 animateurs et 107 superviseurs qui sont des agents du ministère », a-t-il ajouté. Il a insisté sur le fait que la contribution, premièrement est « volontaire, deuxièmement, (elle) à promouvoir l’éducation à la solidarité et à la citoyenneté à nos enfants et à leur faire prendre conscience de la situation difficile que traverse notre pays ces derniers temps, troisièmement, mettre en œuvre une stratégie de collecte qui permet la transparence et la redevabilité ».

Pour cette initiative que le ministère de l’Education veut pérenne afin de renforcer le sentiment d’appartenance à un même pays surtout aux enfants, un bilan sera intégralement fait à la fin du processus, a rassuré le Pr Stanislas Ouaro.

Par Bernard BOUGOUM