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Terrorisme en Afrique: en attendant N’Djamena, la Côte d’Ivoire et le Bénin dans l’œil du cyclone!

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Si le procès de la fusillade de Grand-Bassam pouvait servir d'exemple! (Ph. d'archives)

La Côte d’Ivoire et le Bénin plus que jamais dans l’œil du cyclone. C’est le constat inquiétant fait par Bernard Emié, le chef du renseignement extérieur français, ce 1er février. Pire, c’est l’ensemble du golfe de Guinée qui est sous la menace de la nébuleuse terroriste. Une expansion dont les prémices remontent à bien des années. D’abord avec l’attentat de Grand-Bassam, célèbre cité balnéaire très fréquentée par les Ivoiriens et également bien prisée des touristes occidentaux. La fusillade avait fait, le 13 mars 2016, 16 morts. Ensuite arriva l’attaque de Kafolo. Presque aussi meurtrier que celui de Grand-Bassam, l’attentat djihadiste mené contre cette localité de 2 000 habitants, située près de la frontière que partage la Côte d’Ivoire avec le Burkina, a laissé sur le carreau, une dizaine de soldats ivoiriens.

Le Bénin quant à lui, s’est frotté douloureusement, pour la première au terrorisme, le 1er mai 2019, avec l’enlèvement de touristes étrangers, dans le parc national de la Pendjari. Si le dénouement a été heureux pour les deux Français, Laurent Lassimouillas et Patrick Picque, et une citoyenne américaine et une ressortissante sud-coréenne, libérés dans le nord du Burkina Faso, dans une intervention de la Force Barkhane et de la task force Sabre, il fut dramatique pour le guide béninois des otages, Fiacre Gbédji, retrouvé mort sur le théâtre du kidnapping et deux militaires français, tués dans la périlleuse opération de libération. Du Sahel où ils se sont sanctuarisés, les forces du mal, battant pavillon al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) de l’insaisissable Iyad Ag Ghali et son allié, Amadou Koufa, chef la katiba de la Macina, se donnent, visiblement, pour objectif de frapper plus loin et plus fort.

Faut-il s’attendre, dans les jours à venir, à des attaques de grande ampleur, comme l’a révélé la Direction générale de la sécurité extérieure française, la bien informée DGSE? Peut-être oui, surtout que l’hydre, dont les têtes repoussent aussitôt tranchées et qui entend, désormais, étendre ses tentacules sur le reste de l’Afrique de l’ouest, met toujours ses menaces à exécution. Elle compte certainement mettre à profit, ces moments de doute que traverse Barkhane, plus que jamais malmenée par le sentiment anti-français qui ne cesse d’enfler, notamment au Sahel, et les récriminations des Français, dont plus de la moitié, voudrait que les «enfants de la patrie» rentrent à la maison. Comme lors de la fameuse rencontre de janvier 2020, où les chefs de l’Etat du Sahel ont été conviés à Pau, par leur homologue français, pour se prononcer sur la présence de la force française dans leurs pays, les mêmes dirigeants seront, encore à N’Djamena, au Tchad, mi-février, pour parler avenir de Barkhane.

Pris entre le marteau de la lutte contre le terrorisme et l’enclume de l’opinion française, à la veille de l’élection présidentielle de 2022, qui ne s’annonce pas forcément sous les meilleurs auspices pour lui, Emmanuel Macron, saura, indubitablement, trouver les mots pour convaincre ses «amis» africains», de la nécessité de dégrossir, la force, à défaut de son retrait total, qui serait trop précipité. A moins que l’annonce de la DGSE française soit un argument de taille, pour retenir encore un peu les «macron boys», ou tout au moins un effectif plus léger, dans les dunes du Sahel, en attendant que la force du G5 Sahel, soit davantage opérationnelle. Mais ce bébé apprend si difficilement à se tenir debout, manquant encore de…force que peu d’espoir repose sur lui!

Par Wakat Séra