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Acquittement de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé : « Ne pas oublier les victimes de la crise ivoirienne »

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Laurent Gbagbo, ancien président ivoirien (DR)

Des organisations de la société civile ivoirienne, dans cet écrit, appellent à ne pas oublier les victimes de la crise post-électorale, à l’issue de laquelle Laurent Gbagbo et M. Charles Blé Goudé ont été mis aux arrêts accusés de meurtre, viol, persécution et autres actes inhumains constituant des crimes contre l’humanité.

Laurent Gbagbo et M. Charles Blé Goudé ayant été acquittés par la CPI, la société civile renouvelle son appel pour que les victimes ne soient pas les sacrifiées de cette procédure judiciaire internationale.

La Haye– L’ancien Président de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, et l’ancien Ministre, M. Charles Blé Goudé, jugés par la Cour pénale internationale (CPI) pour quatre chefs présumés de crime contre l’humanité commis lors des violences post-électorales de 2010-2011, ont été acquittés après plusieurs demandes de mise en liberté provisoire rejetées. La société civile ivoirienne exhorte vivement la CPI à faire en sorte que les victimes puissent obtenir justice et réparation. Elle demande également à la CPI d’étendre ses investigations à toutes les  parties ayant été impliquées dans la crise ivoirienne.

L’acquittement prononcé par la cour souligne que celle-ci « fait droit aux demandes d’acquittement présentées par Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé concernant l’ensemble des charges retenues contre eux et ordonne la mise en libération immédiate des deux accusés.

La Chambre a conclu, à la majorité, que le Procureur n’a pas démontré plusieurs éléments essentiels constitutifs des crimes reprochés, y compris l’existence d’un « plan commun » visant à maintenir M. Gbagbo au pouvoir, qui aurait compris la commission de crimes contre des civils  « en application ou dans la poursuite de la politique d’un État ou d’une organisation » ; et l’existence de schémas de violence à partir desquels il pourrait être déduit qu’il existait une politique d’attaque contre la population civile.

Le procureur n’a pas étayé l’allégation d’une politique ayant pour but d’attaquer les populations civiles sur la base des modes opératoires (auxquels auraient répondu les violences et les autres éléments de preuves indirectement cités).

Le procureur n’a pas pu démontrer que les discours prononcés par Laurent Gbagbo et Blé Goudé pendant les meetings étaient constitutifs d’ordonnés ou d’encourager la commission des crimes allégués ou intentionnellement à la commission de crimes  »

La CPI a émis un mandat d’arrêt à l’encontre de Laurent Gbagbo le 23 novembre  2011 pour meurtre, viol, persécution et autres actes inhumains constituant des crimes contre l’humanité.  Les charges de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été jointes le 11 mars 2015 et le procès s’est ouvert le 28 janvier 2016.

La Côte d’Ivoire a reconnu la compétence juridictionnelle de la CPI en 2003 pour les crimes commis depuis le 19 septembre 2002,  avant de ratifier le Statut de Rome le 15 février 2013. : « Cette  libération ne doit pas faire oublier les milliers de victimes de la crise ivoirienne qui ont besoin de justice et de réparation»a déclaré Mme Doumbia Fanta Coordonnatrice exécutive  de la Coalition Ivoirienne pour la CPI.

Quant à M. Ali Ouattara, PCA de la Coalition il a ajouté :« La CPI gagnerait à ne pas donner de faux espoirs aux victimes de crimes graves. Elle doit donner confiance aux victimes à travers des investigations crédibles et des décisions qui  prennent en compte leur intérêt. Par ailleurs elle doit aussi étendre ses investigations à toutes les parties impliquées dans le conflit ivoirien afin que l’impunité d’aujourd’hui ne devienne pas le crime de demain.  »

 La crise post-électorale de 2010  a engendré plus de 3000 morts et  abouti  à l’ouverture d’une enquête par la CPI en Côte d’Ivoire.  Trois mandats d’arrêt ont été émis.   Il s’agit de celui de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Simone Ehivet Gbagbo.      Pour la CICPI