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Affaire charbon fin: des organisations de la société civile demandent une «contre-expertise rapide»

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Les responsables du consortium d'OSC dont Issiaka Ouédraogo au centre

Cinq Organisations de la société civile dont le Conseil d’Information et de Suivi des Actions du Gouvernement (CISAG), ont animé ce mercredi 10 juillet 2019, à Ouagadougou, une conférence de presse pour donner leur position sur l’affaire du charbon fin. Les conférenciers qui doutent de la véracité des faits décrits par la société minière dans cette affaire de charbon fin, toujours pendante devant la justice, ont demandé une «contre-expertise rapide» prenant en compte l’Etat et des organes civils neutres.

L’exploitation de l’or au Burkina Faso plutôt que d’unir les Burkinabè est devenue au contraire un sujet de controverse et de discorde. Comme en témoigne cette affaire de fraude présumée sur du charbon fin qu’une société de la place aurait tenté de soustraire illégalement au contrôle, a déclaré le président de la Coalition, Issiaka Ouédraogo, par ailleurs président du CISAG. Dans l’affaire du charbon fin, « nous faisons confiance au premier responsable du ministère des Mines car nous ne voyons pas pourquoi il sacrifierait les intérêts du pays au profit de la société minière », a-t-il déclaré.

« Face aux révélations des uns et aux démentis des autres, il est donc évident qu’une contre-expertise rapide, indépendante, de haut niveau, impartiale et parfaitement neutre, composée d’experts, de représentants de l’Etat et d’OSC s’impose dans le contexte actuel », a poursuivi le président du consortium d’OSC qui estime que « puisque chaque partie clame sa bonne foi dans cette affaire, que la lumière soit ! Et que les Burkinabè soient édifiés sur cette affaire ».

Selon M. Ouédraogo, « la commission d’enquête aura pour mission d’établir une fois pour toutes, la lumière sur la question, en se basant sur les recherches, enquêtes, investigations et rapports déjà établis sur le sujet ». Les conclusions de cette commission « devront s’imposer à tous et les éventuels mis en cause devront en tirer les conséquences », a-t-il ajouté.

Vu les informations que le CISAG, l’Association Kogle Zanga (AKZ), l’Association mobilisation emploi et la solidarité au Burkina Faso (AMES/B), l’Association pour l’Emergence locale (APEL) et l’Association pour les Arts, la Culture et le Développement au Burkina Faso (AACD), disent détenir, « les autorités doivent accroître les capacités opérationnelles de contrôle et de surveillance qui sont très dérisoires, comparées à l’ampleur de la tâche à accomplir sur le terrain par les agents ».

Ces OSC ont marqué leur incompréhension et dénoncé le fait que ce soit les sociétés minières qui prennent en charge les frais de missions des agents de contrôles de l’Etat. A les en croire, cela s’expliquerait par le fait que le ministère des Mines ne dispose pas de moyens à cet effet. Le consortium d’OSC a interpellé le gouvernement sur ce sujet.

Ce regroupement d’OSC pense même que le Code minier relu en 2015 fait une part belle aux sociétés minières.

Ces Organisations ont salué l’initiative du ministère des Mines qui veut procéder au prélèvement de manganèse au niveau de la mine de Tambao, pour dédommager les ex-travailleurs de cette société.

Par Bernard BOUGOUM