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Affaire Djibrill Bassolé: l’avocat, le dispositif de l’Onu et le Président du Faso

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L'ancien ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé (Ph. rfi.fr)

Djibrill Bassolé croupit à la Maison d’arrêt et de correction des armées depuis pratiquement deux ans. Ce n’est pas un fait nouveau. L’état de santé de l’ancien ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso est défaillant et nécessite des soins appropriés sur un plateau sanitaire dont les hôpitaux du Burkina Faso ne disposent pas pour l’instant. Ce n’est pas non plus un scoop. Les avocats du premier général de la gendarmerie nationale ont déposé plusieurs demandes de mise en liberté provisoire, les dernières, dans le but de permettre à l’homme d’aller se soigner, donc pour sauver une vie. Mais toutes ces démarches ont été vaines. Ça aussi c’est un secret de polichinelle.

Même le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire qui a dénoncé l’ «arbitraire de la privation de liberté» de M. Bassolé et a donc demandé la libération immédiate du détenu «et lui accorder le droit d’obtenir réparation, conformément au droit international», n’a pas réussi à faire évoluer la situation. Bien que toutes les charges contre Djibrill Bassolé sont tombées, en dehors de la seule «trahison» qui est maintenue par la justice militaire.

Sans doute persuadé que l’Etat burkinabè généralement très à cheval sur le respect des accords internationaux qu’il a signés en ferait de même avec ce rapport soumis au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, Me Alexandre Varaut, l’un des avocats de l’ancien ministre dont le parti politique et des militants de la société civile considèrent comme un «prisonnier politique» a alors jugé bon  d’interpeller le président du Faso sur le sujet. Dans une lettre qu’il a adressée à Roch Marc Christian Kaboré, Me Varaut sollicitait du chef de l’Etat burkinabè d’inviter le Commissaire du gouvernement à requérir la mise en liberté de son client.

A son tour, Roch Marc Christian Kaboré, évoquant la Constitution et les lois relatives à l’administration de la justice qui ne l’ «autorisent» à une «quelconque immixtion dans cette affaire», a néanmoins rassuré l’avocat qu’il veillera à ce que son «client bénéficie d’un procès juste et équitable».

Il faut dire que le gouvernement burkinabè a marqué son désir d’introduire un recours suite au dispositif pris par le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire à propos de cette affaire concernant l’ancien ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé que des partis politiques de l’opposition et des militants d’organisations de défense des droits de l’homme qualifient de «prisonnier politique».

Par Wakat Séra