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Attaques armées: des radiés «assistent avec amertume (…) sans pouvoir prêter main forte aux FDS»

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Des militaires radiés, le porte-parole Hervé au centre

Le porte-parole des militaires radiés, Hervé Tapsoba et ses camarades ont exprimé, ce jeudi 27 septembre 2018, face à la presse, leur «amertume» face aux attaques armées auxquelles le Burkina est confronté depuis un certain temps. Une situation qu’ils suivent «sans avoir la possibilité de prêter main forte» à leurs «frères d’armes».

L’ex-militaire Hervé Tapsoba qui a invité ses camarade radiés «à s’abstenir et à se démarquer de tous actes et comportements susceptibles de ternir (leur) image d’anciens militaires et remettre en cause les acquis déjà engrangés par les négociations», a tenu à rassurer la population qu’ils sont «clean» et qu’ils n’ont rien à voir avec les attaques comme ce que certaines personnes le pense.

Sur la liste des présumés terroristes publiée, il y avait le nom d’un militaire radié. M. Tapsoba a indiqué que l’intéressé s’est rendu de lui-même pour répondre et avait même été déféré, mais après investigation il aurait été blanchi pour faute de preuves.

«Quand le pays est attaqué, en tant que anciens militaires nous avons des réflexes de ne pas rester inactifs face à l’ennemi en action», a soutenu le porte-parole des militaires radiés, prenant en exemple leur camarade qui a prêté main forte aux militaires, lors de l’attaque du 2 mars 2018 à Ouagadougou. Mais «malheureusement» cet acte lui a valu quelques jours de détention. Avec les attaques «certains profite pour semer la confusion et faire des amalgames juste pour nous confondre et nous salir», a-t-il poursuivi.

Vus les multiples attaques, les conférenciers ont également lancé un appel à la classe politique, les invitant à «laisser de côté leurs divergences politiques et de resserrer les liens pour faire un front commun contre l’hydre terroriste».

Après leur radiation de l’armée burkinabè, ces désormais ex-militaires ont multiplié les demandes de pardon à la nation pour ce qui s’est passé en 2011 (la mutinerie) et sollicité leur réintégration. Actuellement leur dossier se trouve entre les mains du Haut Conseil pour la Réconciliation et l’Unité nationale (HCRUN) qui a plaidé leur cause en proposant au gouvernement (leur) reversement dans les ministères pour une reconversion à d’autres tâches autre que celles pour lesquelles ils ont été formés. Bien que les militaires radiés aient accepté ces propositions, «jusqu’à présent, aucune décision n’a été prise dans ce sens par les autorités», a fait savoir Hervé Tapsoba.

«Nous souffrons beaucoup avec nos familles, surtout avec la rentrée scolaire qui est là. Nous ne savons pas comment assurer un minimum pour permettre une bonne rentrée à nos enfants d’autant plus que se procurer les repas journaliers devient un casse-tête pour la majorité d’entre nous», a laissé entendre M. Tapsoba qui plaide la prise de décision rapide les concernant.

Par Daouda ZONGO