Accueil A la une Au moins 15 000 Burkinabè réfugiés au Mali, Niger et le Ghana...

Au moins 15 000 Burkinabè réfugiés au Mali, Niger et le Ghana (HCR)

0
Réfugiés maliens © Maliactu.net

OUAGADOUGOU, BURKINA FASO – Le 20 juin 2019, à l’occasion de la Journée Mondiale du Réfugié, le Haut-Commissariat pour les Réfugiés invite le monde a exprimé sa solidarité avec les personnes déracinées à travers le monde des suites de la guerre, de violences ou de persécutions.

Avec l’éclatement, la récurrence, la persistance et l’intensification des conflits, plus de 70 millions de personnes sont aujourd’hui arrachées de leurs foyers selon le nouveau rapport statistique Tendances Mondiales publié aujourd’hui par l’UNHCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. Il s’agit d’un niveau sans précédent, jamais atteint en bientôt 70 années d’existence du HCR. Ces chiffres confirment à nouveau la hausse sur le long terme du nombre de personnes ayant besoin d’être protégées à cause des guerres, des conflits et des persécutions.

Parmi les 70,8 millions de personnes dont il est question dans le rapport statistiqueTendances mondiales, on peut distinguer trois principaux groupes. Le premier groupe est celui des réfugiés, c’est-à-dire des personnes contraintes de fuir leur pays à cause d’un conflit, d’une guerre ou de persécutions. En 2018, le nombre de réfugiés à travers le monde était de 25,9 millions de personnes.

« La majorité des réfugiés au Burkina sont des maliens qui ont dû fuir leur pays à cause de la crise socio-politique qui y prévaut depuis 2012. Aujourd’hui, ces derniers sont toujours plus de 25 000, principalement installés dans la région du Sahel » nous explique Ioli KIMYACI, la Représentante de l’UNHCR au Burkina Faso. En 2019, les réfugiés ont entamé leur septième année d’exil et tomberont dans une situation d’asile prolongé.« La situation sécuritaire au Mali reste instable et la plupart des réfugiés ne peuvent pas rentrer chez eux. Ensuite, l’insécurité grandissante au Burkina Faso a aggravé leur vulnérabilité ».

Le second groupe est constitué des demandeurs d’asile – c’est-à-dire des personnes qui se trouvent en dehors de leur pays d’origine et qui bénéficient d’une protection internationale, mais demeurent dans l’attente d’une réponse à leur demande d’obtention du statut de réfugié. A la fin 2018, on dénombrait 3,5 millions de demandeurs d’asile dans le monde.

« De plus, depuis début 2018, des conflits intercommunautaires au Centre Mali ont poussé des milliers de personnes à traverser la frontière. Ces demandeurs d’asile se sont installés dans la Région du Nord et de la Boucle du Mouhoun, près de la frontière malienne.  Des déplacements additionnels de Maliens dans les mois à venir ne sont pas à exclure » poursuit la première responsable de l’UNHCR au Burkina.

Le troisième groupe, qui est aussi le plus important – avec 41,3 millions de personnes dans cette situation –, comprend les individus déplacés vers d’autres régions au sein de leur propre pays, une catégorie souvent appelée les déplacés internes.

« Aujourd’hui, le Burkina Faso est lui-même victime d’une crise de déplacement. Le pays connaît au moins 170 000 personnes déplacées internes et 15 000 Burkinabè qui ont fui vers le Mali, le Niger ou encore le Ghana en quête de paix. Toutes ces personnes ont besoin d’être protégées ». De ce fait, le HCR a répondu à l’appel du Gouvernement et prend un rôle actif en distribuant des unités d’habitation abritant les personnes déplacées internes et des fournitures de premier secours comme les nattes, les seaux, les bidons d’eau, etc.

«Bien que la rhétorique au sujet des réfugiés et des migrants soit souvent toxique, nous assistons également à une vague de générosité et de solidarité, en particulier de la part des communautés qui accueillent déjà un grand nombre de réfugiés. Nous constatons également une implication sans précédent de la part de nouveaux acteurs, notamment dans les secteurs du développement, des entreprises privées et des particuliers ».

Le thème de la célébration de l’année 2018 est Avançons #AvecLesRéfugiés. Il s’inscrit dans la dynamique de sensibilisation pour un meilleur accueil et une intégration véritable des réfugiés dans le pays d’asile. Cette année, les festivités de la Journée Mondiale du Réfugié ont débuté le mardi 18 juin à Dori avec une foire populaire et une cérémonie officielle en présence de son Excellence Alpha BARRY, Ministre des Affaires Etrangères au Burkina Faso, et sous le parrainage de SEM Andrew YOUNG, Ambassadeur des Etats Unis au Burkina Faso et Monsieur Apollinaire COMPAORE, le Président du Conseil National du Patronat Burkinabè.

Ce 20 Juin 2019, un jeu-concours de plaidoirie entre Universités avec animation musicale d’un orchestre de réfugiés urbains « Ouaga Spirit » aura lieu à l’Université Ki-Zerbo à Ouagadougou. C’est une véritable occasion de mettre en valeur les talents de la population réfugiée au Burkina Faso. Ce jeu concours qui comprendra également une phase de questions-réponses sur plusieurs thématiques relatives au mandat du HCR sera couronné  par  des remises de prix symbolique aux participants. En outre, la journée est également commémorée à Bobo-Dioulasso et dans les camps de réfugiés au Sahel à travers diverses activités et le partage d’un repas communautaire avec les réfugiés.

Alors que les Etats-Unis sont un des partenaires les plus importants du HCR, les entreprises Telecel et Wendkuni ont généreusement fait un don de 5 million de francs CFA pour la cause des réfugiés en 2018. « Je tiens ainsi à remercier toutes les entreprises qui nous ont soutenus financièrement ou en nature depuis 2018, à tous ceux qui ont fait une petite contribution pour les réfugiés au Burkina Faso, et qui soutiennent nos efforts côte à côte avec nos bailleurs traditionnels » conclut la Représentante.