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Bourreaux sans frontières, que vous ont donc fait les enfants de Kidal et de Gaza?

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Un quotidien de chaos à Gaza (Ph. Les Echos)

Ils sont au moins 4000 enfants, comptabilisés parmi la dizaine de milliers de morts de Gaza. A Kidal, où la guerre n’a fait que commencer entre l’armée malienne et les rebelles du Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement, selon les chiffres des combattants du CSP-PSD, ce sont au moins huit enfants qui sont restés sur le carreau, suite aux frappes attribuées au Forces armées maliennes. Plus de 20 autres enfants sont relevés dans le lot de la trentaine de blessés des premières balles crachées par les armes des militaires maliens, à en croire les rebelles.

Libéré il y a un peu plus d’une semaine par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), le camp de Kidal et ses alentours immédiats où se trouverait une école, sont devenus un cimetière à ciel ouvert pour les enfants de cette ville dont les hommes du collectif du CSP-PSD revendiquent le contrôle. Soumis au même régime sanglant et meurtrier des bombardements des soldats israéliens, les enfants de Gaza tombent comme des mouches dans une riposte disproportionnée de Tsahal suite à l’attaque non moins horrible du Hamas contre Israël. L’assaut avait fait, le 7 octobre, environ 1400 morts côté Israël et 200 personnes prises en otage par le groupe militant palestinien.

Dans une colère digne d’un volcan en éruption, l’Etat hébreu fait descendre, depuis lors, un feu incandescent et continu sur les habitants de Gaza. Et là encore, ce sont les enfants qui paient le plus lourd tribut à la bêtise humaine. Au 6 novembre, selon un bilan macabre rendu public par le ministre palestinien de la Santé, 10 000 personnes, pour 4100 enfants, ont trouvé la mort dans la bande de Gaza, c’est-à-dire, un enfant tué, en moyenne, toutes les 10 minutes. Même des endroits sensibles comme les hôpitaux de Gaza sont bombardés sans autre forme de procès.

Malheureusement pour les enfants, à Kidal comme à Gaza, rien ne semble pouvoir arrêter ces armes qui ravagent tout sur leur passage et ne laissent que larmes et désolation. Pour ne rien arranger, les belligérants et leurs soutiens ne veulent rien lâcher. Même les jérémiades de l’Onu, que ce soit à Kidal ou à Gaza, passent comme l’eau sur le dos d’un canard. Mais pourquoi diantre ces gladiateurs des temps modernes ne trouvent-ils pas le moyen d’épargner les enfants et les femmes, qui se retrouvent sans défense quand les hommes, censés être le sexe fort, se cachent ou fuient la mort? A moins qu’ils soient utilisés comme bouclier humain ou que les chiffres effarants des enfants tués ne soient inventés de toutes pièces par l’un ou l’autre camp en conflit, pour s’attirer la compassion de la communauté internationale et faire porter à ceux d’en face la responsabilité des tueries, pourquoi ces êtres innocents ne peuvent-ils pas bénéficier de pitié de la part de ces bourreaux sans cœur, pour faire pléonasme?

Il est temps de trouver des mécanismes appropriés pour protéger les enfants en les mettant à l’abri des imbécilités des adultes qui ne pensent qu’à se battre pour un oui ou un non, comme des…enfants! Quand ils ne sont pas transformés en «enfants guerriers» ils sont les premières victimes de ces sales guerres à travers le monde. Et ils n’ont même pas le temps de jouer dans une cour de récréation ou dans les rues de Kidal ou de Gaza transformées en champs de ruines! Il n’ont pas eu de balle pour jouer, fauchés prématurément par des balles assassines!

Par Wakat Séra