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Burkina: 13 OSC de droits de l’homme appellent à «perpétuer l’esprit de l’insurrection de 2014»

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Treize syndicats dont le Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP), à l’approche de la commémoration du quatrième anniversaire de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, ont animé ce mardi 9 octobre 2018 une conférence de presse à Ouagadougou, pour inviter le pouvoir post-insurrectionnel « à œuvrer à perpétuer l’esprit » des manifestations populaires ayant mis fin au règne « dictatorial » du régime de 27 ans, de Blaise Compaoré exilé à Abidjan.

« Avant d’aller plus en avant dans mon propos liminaire, souvenons-nous que 34 fils de notre peuple ont été tués à l’occasion et que des dizaines d’autres ont été blessés dont certains traînent encore de graves séquelles de leurs blessures », a rappelé le président du MBDHP, Chrysogone Zougmoré souhaitant « un véritable changement politique en faveur du peuple ».

Pour le premier responsable du MBDHP, « n’en déplaise à certains réactionnaires revanchards endurcis du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, ex-parti au pouvoir) qui osent qualifier l’insurrection populaire d’erreur et cela avec la complicité et l’aide du pouvoir Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et alliés en faillite, dont la gouvernance mafieuse vise à liquider les acquis et espoirs suscités par cette Insurrection et par la résistance victorieuse au putsch » du 16 septembre 2015, les manifestations anti-Compaoré devraient poser les jalons d’un développement qui inclue les masses populaires.

Plus qu’une victoire d’étape, en plus de l’insurrection populaire, les actions de résistance victorieuse de septembre 2015 contre le coup d’Etat de l’ex-RSP, ont fini de « convaincre que seuls les peuples conscients en lutte parviennent à obtenir leur libération sociale et politique, condition sine qua non de leur émancipation et de la consécration effective et pérenne de leur bonheur », a poursuivi Chrysogone Zougmoré. Il a dénoncé un « mal récurrent de l’impunité, les velléités de remises en cause de libertés publiques, ainsi que les réalités dramatiquement persistantes de la vie chère, de la corruption, d’une gestion inopportune et gabégique de nos deniers publics, du chômage endémique des jeunes, etc, sur fond d’une terrifiante donne terroriste qui endeuille, de plus en plus, des familles de nos villes et campagnes ».

C’est pourquoi, pour marquer ce quatrième anniversaire de l’insurrection d’octobre 2014, les treize organisations ont appelé « à une mobilisation générale et à un resserrement des rangs », autour du thème suivant : « Face à la persistance de l’impunité, de l’insécurité et à la remise en cause des acquis de l’insurrection populaire, poursuivons la lutte pour un véritable changement en faveur du peuple ».

Elles invitent les populations du Kadiogo et environnants, à participer massivement, à une marche suivie d’un meeting, le mercredi 31 octobre 2018 à partir de 9 heures à la Place de la Nation, pour « exiger justice pour tous les martyrs de l’insurrection populaire d’octobre 2014 et de la résistance au putsch de septembre 2015 ».

Le MBDHP et ses alliés ont rappelé à la justice que « le peuple est attentif quant à l’issue du procès des putschistes et qu’il ne tolérera jamais un dénouement arrangé, au nom d’une quelconque réconciliation nationale au mépris de la justice, au profit des clans mafieux qui gèrent notre pays depuis plus de 30 ans », bref à combattre tous les maux qui minent le pays de Noël Isidore Thomas Sankara, révolutionnaire progressiste et panafricain qui a marqué et continue de marquer positivement le monde entier de par ses actions qui ont lutté farouchement contre l’impérialisme et le sous-développement sous toutes ses formes, précisément au Burkina et en Afrique.

Par Bernard BOUGOUM