Accueil Société Burkina: « 15% des jeunes pensent qu’on peut guérir du VIH »

Burkina: « 15% des jeunes pensent qu’on peut guérir du VIH »

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Photo de famille

Mariam Nonguierma, Sage femme de formation, représentante de la présidente de la Fondation Kimi, madame Sika Kaboré, épouse du président du Faso, a affirmé ce lundi 2 mai 2021 que « 15% des jeunes pensent (toujours) qu’on peut guérir du VIH », à l’ouverture d’une formation pour l’élaboration du plan d’une stratégie de communication et des plans d’actions sur la santé sexuelle et reproductive, à Ouagadougou.

Durant six jours, des élèves, parents d’élèves, leaders civils, agents de santé, enseignants, entre autres, prendront part à cet atelier de formation pour élaborer une stratégie de renforcement des capacités des jeunes à exercer leurs droits sexuels et reproductifs. Pour Mariam Nonguierma, cette formation est très importante parce qu’une étude de base sur l’évaluation de la connaissance des jeunes sur leur sexualité a montré qu’ils avaient toujours beaucoup de lacunes.

« 18% des jeunes disent que si vous faites des rapports avec une femme pour la première fois, elle ne peut pas tomber enceinte. Si 18% pensent ainsi, c’est beaucoup et c’est grave », a déclaré madame Nonguierma, sage femme de formation, qui a enchaîné que « 15% des jeunes déclarent qu’on peut-être guéri complètement du VIH ».

Pour la représentante de madame Sika Kaboré, présidente de la Fondation Kimi, « c’est grave et donc, il faut les éclairer, renforcer leurs compétences pour qu’ils soient responsables et comprendre réellement la sexualité responsable pour savoir qu’une femme peut tomber enceinte à n’importe quel rapport, savoir que le VIH ne se guérit pas mais on prend les ARV (antirétroviraux) pour le moment et à vie ».

Ce projet qui a commencé en 2020 avec le lancement national qui est intervenu en juillet et suivi des lancements au niveau des districts, selon son coordonnateur, Fidèle Kientéga, à travers cette formation, permettra « aux différents acteurs de faire passer les messages » de sensibilisation sur la problématique de la santé sexuelle et reproductives au sein des jeunes et adolescents. Et pour cela, il fallait regrouper un certain nombre d’acteurs pour leur expliquer le projet pour une atteinte des objectifs, a-t-il ajouté, précisant que ce sont les jeunes et les adolescents qui sont la cible.

De la gauche vers la droite, Fidèle Kientéga coordonnateur du projet, Mariam Nonguierma, présidente de la cérémonie et Rapaël Zong-Naba, formateur

Comme difficultés dans cette lutte pour un épanouissement sexuel des jeunes, M. Kientéga a avancé que les gens non seulement ne maîtrisent pas le concept mais évitent d’en parler. « Lorsqu’on parle de santé sexuelle et reproductive, les gens voient cela comme un tabou », a-t-il soutenu.

Cet atelier vise l’élaboration d’un plan de communication qui prend en compte deux districts à Ouagadougou à savoir Sig-Noghin et Nongr-Massom et deux districts dans la région du Centre-ouest où le projet sera mis en œuvre, a précisé Raphaël Zong-Naba, l’un des formateurs de la Fondation Kimi. « Au sortir de cet atelier, chaque district devrait avoir un plan de communication pour les jeunes et les parents. Donc on aura quatre plans de communication, donc deux par district en fonction des groupes cibles », a-t-il complété.

Le plan de communication que les participants vont élaborer s’appuie sur une méthode japonaise. Il déterminera les objectifs de communication à faire passer au niveau de la communauté. « Quels sont les messages à faire passer, à qui sont-ils adressés, qui les adressent, à quel moment les messages doivent être livrés, avec quels moyens et avec quels supports. Donc il y a des modules de l’ensemble du processus qui doit aboutir à un plan de communication », a signifié M. Zong-Naba.

A titre indicatif, « il y a un module sur l’analyse des intervenants qui définit ceux qui sont tout autour des jeunes et qui peuvent les influencer. Par la suite, les participants vont faire une cartographie des points d’informations pour détecter dans chaque zone où est-ce qu’on peut retrouver les jeunes ou les parents pour passer les messages. Après ça maintenant, nous allons élaborer les messages que nous allons également examiner pour éviter des obstacles dans leur réception », a conclu le formateur Raphaël Zong-Naba.

Par Bernard BOUGOUM