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Burkina: Djibrill Bassolé à Paris contre une «caution de 30 millions FCFA»

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Photo d'illustration

L’ex-ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibrill Yipènè Bassolé, apparu ces derniers mois très affaibli par un cancer, a pris son vol dans la nuit du mardi à mercredi en direction de Paris pour y recevoir des «soins appropriés», ont confirmé à Wakat Séra, ses proches. Selon nos confrères de RFI, l’unique général de gendarmerie au Burkina Faso, condamné à dix ans de prison ferme après le jugement du putsch manqué de 2015, a été autorisé à quitter le pays en «échange d’une caution de 30 millions de francs CFA».

L’ex-chef de la diplomatie burkinabè a enfin obtenu le visa pour séjourner en France pour se soigner. Cette décision intervient après plus de six mois de demandes répétées de celui qui a été condamné pour «trahison» dans l’affaire du coup de force avorté de l’ex-garde prétorienne de l’ancien président Blaise Compaoré. A 62 ans, Djibrill Bassolé, «est de plus en plus affaibli par un cancer du péritoine», précise RFI qui rappelle qu’une photo le montrant très diminué avait fait le tour des réseaux sociaux la semaine dernière alors qu’il venait d’être transféré au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Tengandogo, ex-hôpital Blaise Compaoré.

Les partis politiques de l’opposition, son parti la Nouvelle Alliance du Faso, des leaders d’opinion, des journalistes et ses proches, depuis la première évacuation du général Bassolé en Tunisie début mars 2019, n’ont cessé d’alerter sur la dégradation de son état de santé. Toujours selon RFI, la décision de son évacuation vers Paris a été assortie d’une «caution de 30 millions de francs CFA, soit près de 46 000 euros», dont le malade a dû s’acquitter avant d’avoir le feu vert des autorités judiciaires et politiques. Selon un de ses proches qui, tout en saluant le geste des autorités qui ont enfin accepté de lui accorder l’autorisation à l’ex ministre des Affaires étrangères de l’ancien président du Faso Blaise Compaoré, tenait à mettre les choses au clair. Explication: « Il ne s’agit pas du tout d’une évacuation au frais de l’Etat, car Djibrill Bassolé est allé se soigner par ses propres moyens comme c’était le cas depuis qu’il fréquentait cliniques et hôpitaux burkinabè », à cause de ce mal qui le rongeait depuis un certain temps.

La France aurait pesé pour permettre cette évacuation de l’ex-chef de la diplomatie burkinabè, souligne RFI qui évoque plusieurs sources. «Les autorités françaises lui ont accordé lundi un visa de trois mois renouvelable», précise la radio.

Djibrill Bassolé, «a rendez-vous ce mercredi dans un hôpital de la banlieue parisienne spécialisé dans le traitement du cancer pour y être rapidement pris en charge».

Par Bernard BOUGOUM