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Burkina: Free Afrik demande à l’Etat d’« accélérer la réforme des corps de contrôle » de l’ASCE-LC

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Des participants à l'ouverture de l'atelier de l'institut free Afrik qui a lieu du 10 au 12 janvier à Ouagadougou

L’institut de Recherches et d’Etudes économiques pour l’Afrique basé à Ouagadougou (Free Afrik) a demandé, ce mercredi 10 janvier 2018, à l’Etat d’« accélérer la réforme des corps de contrôle » de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) pour lutter efficacement contre la corruption au Burkina Faso. A en croire, son coordonnateur Dr Ra-Sablga Seydou Ouédraogo, la révision de la loi anti-corruption sous la Transition a permis à l’ASCE-LC d’engranger des résultats positifs depuis 2015.

« Il faut accélérer la réforme des corps de contrôle de l’ASCE-LC, faire en sorte donc qu’il y ait des fonctionnaires qui puissent entrer comme étant des auditeurs des administrations, des contrôleurs d’Etat et puissent y faire carrière », a souhaité Ra-Sablga Seydou Ouédraogo, voulant « que les contrôleurs d’Etat ne soient pas justes des fonctionnaires en fin de carrière qu’on recycle dans le contrôle pour quelques années ».

Pour le coordonnateur de Free Afrik, « il faut faire surtout en sorte que la lutte contre la fraude soit engagée avec les vrais moyens (car pour lui), c’est le chantier le plus important si nous voulons avoir de l’argent et crédibiliser davantage la gouvernance ». « Le vrai problème, c’est que la corruption sape la crédibilité et la légitimité de la gouvernance », a-t-il dit.

Au plan de la gouvernance économique, l’institut Free Afrik note des avancées intéressantes depuis quelques années au Burkina sur les chantiers de lutte contre la corruption. De l’avis de M. Ouédraogo, des sondages d’opinions montrent que « la majorité de la population a le sentiment que la corruption recule. Ce sont de bonnes nouvelles parce que les perceptions sont importantes ».

Il a insisté qu’il faut que la réforme de l’ASCE-LC soit engagée avec « plus de célérité ». « Il y a des textes qui traînent, il faut qu’on les adopte vite. Il faut donner l’autonomisation financière indispensable à cette autorité pour que la lutte contre la corruption dans notre pays ait vraiment la vigueur nécessaire, j’entends par cela le fonds d’intervention de cette autorité », a-t-il précisé.

Le premier responsable de l’ASCE-LC, Luc Marius Ibriga, a indiqué le 20 septembre 2017 au cours d’une émission à la télévision nationale que son organe « n’a pas totalement les moyens financiers de sa politique ».

L’atelier de l’institut Free Afrik qui se tient du 10 au 12 janvier dans la capitale burkinabè vise à faire en sorte que son étude sur la gouvernance, notamment les actions du Plan national de développement économique et social (PNDES, plan quinquennal), soit connue de façon très détaillée par les acteurs sensibles du pays que sont les syndicats, les administrations publiques, le secteur privé, les autorités coutumières et religieuses, les intellectuels, la presse, les organisations de la société civile, entre autres, de sorte à consolider ses résultats qui seront publiés dans une dizaine de jours en vue d’indiquer les voies qui seront à même de réarmer la gouvernance dans notre pays.

Par Mathias BAZIE