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Burkina: Il faut dire aux malfrats que «si les sévices» sont interdits, «le vol» l’est plus (Chef Koglwéogo)

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Rasankande Naaba, chef des Koglwéogo

En marge de la présentation des vœux du nouvel an des Koglwéogo au Mogho Naaba Baongo, chef suprême des mossé, leur premier responsable Rasankande Naaba de Sonré, a demandé ce samedi 10 février face à la presse aux gendarmes et policiers de dire aux malfrats que «si les sévices» sont interdits au Burkina, «le vol» l’est plus. La cérémonie qui a rassemblé plusieurs centaines de membres et sympathisants du groupe d’autodéfense décrié pour des dérives qu’on lui impute, a eu lieu au Palais du Mogho Naaba situé au centre-ville de la capitale burkinabè.

Les Koglwéogo ont apprécié beaucoup et remercié le Mogho Naaba Baongo pour son implication et ses conseils qui militent à l’épanouissement de leur organisation. «Nous saluons le Mogho Naaba pour ses encouragements multiples», a dit Rasankande Naaba qui a demandé à ses membres de remettre, comme l’a souhaité le chef suprême des mossé, les malfrats aux forces de sécurité.

Sur ce sujet, «souvent, quand nous amenons un voleur, certains agents véreux refusent de les prendre et nous servent comme quoi on n’a pas le droit de les arrêter. La question que moi je me pose en retour c’est si le voleur a le droit de venir nous spolier», a-t-il néanmoins fait remarquer. «Une fois, des Koglwéogo ont remis des voleurs à un gendarme qui les a libérés après et le lendemain lui et son adjoint se sont manqués. Face à une telle situation nous disons clairement qu’il est véreux et nous ne sommes plus dupes pour collaborer avec lui», a-t-il ajouté.

«Nous allons demander pardon aux gendarmes et policiers pour qu’ils puissent dire quand nous leur amenons des malfrats que, comme les sévices, le vol aussi est interdit», a-t-il insisté. Pour lui, les «mauvais comportements des Koglwéogo sont dus au fait que ceux qui sont contre notre organisation ont pu introduire des infiltrés qui sabotent nos actions». Il a demandé à ses membres et sympathisants de « pouvoir les démasquer et travailler selon nos principes qui respectent la loi».

Réagissant sur l’affaire de l’interdiction des Koglwéogo dans la partie Ouest du pays notamment à Karangasso Vigué où des Koglwéogo ont été accusés de dénuder une dame à la suite d’un supposé vol de portable, le chef des Koglwéogo a rétorqué que «cela est faux. Quand tu veux tuer ton chien, tu l’accuses de rage avant de l’abattre». Il a étayé son point de vue en disant que «quand les autorités avaient pris le décret mettant fin aux activités des Koglwéogo dans l’Ouest (fin mai 2017), est-ce qu’il y avait une femme que les Koglwéogo ont dénudée ? Ceux qui sont contre nous cherchent des boucs émissaires pour seulement entraver nos actions», a-t-il conclu.

Par Mathias BAZIE