Accueil A la une Burkina: le Kamsongh-Naaba Kiiba appelle «à la paix et à l’union» 

Burkina: le Kamsongh-Naaba Kiiba appelle «à la paix et à l’union» 

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Le ministre de sa Majesté le Mogho Naaba Baogho, le Kamsongh-Naaba Kiiba a lancé, le samedi 25 mai 2024, à Ouagadougou, un appel «à la paix et à l’union» des filles et fils du Burkina Faso, lors de la tenue de son Nabasga, une cérémonie coutumière et traditionnelle.

«L’occident a la montre, l’Afrique possède le temps», dit un dicton populaire africain. Débutée avant l’aube, la cérémonie de la fête coutumière et traditionnelle, le Nabasga du Kamsongh-Naaba kiiba, ministre de sa Majesté le Mogho Naaba Baogho, s’est déroulée, le samedi 25 mai 2024, au sein du palais royal sis à Kamsonghin (un quartier de Ouagadougou).

La cérémonie s’est tenue sous le thème: «Chefferie traditionnelle et coutumière, symbole de nos valeurs endogènes et culturelles».

Kamsongh-Naaba kiiba, ministre de sa Majesté le Mogho Naaba Baogho

A l’occasion, le Naaba a invité l’ensemble de ses invités venus de divers horizons, à cultiver «la paix et l’union» pour un Burkina Faso plus prospère.

«Lagm zindé, a san ka kôd pougo mè, a wêlgda gomdé» qui signifie littéralement «S’asseoir ensemble ne laboure pas un champ, mais ça permet de résoudre des problèmes». «Cela dit, je vais aller dans le sens de notre garant de la chose traditionnelle (le Naaba Baogho) pour appeler à la paix et à l’union; des mots qu’il ne tarit guère à prononcer», a sagement dit le Kamsongh-Naaba Kiiba, par ailleurs, chevalier de l’Ordre national.

Par définition, «Basga est une tradition. Bien avant l’arrivée de l’homme blanc en pays mossi, elle était perçue comme, la Tabaski chez les musulmans. A l’origine, on avait deux sortes de Basga; une fêtée par les populations ordinaires et l’autre observée par les dignitaires et les personnes les plus âgées. Celle-ci est appelée Maôngo et c’est cette dernière qui nous a réuni aujourd’hui», a fait savoir un ancien traditionaliste, Adama Tiendrébéogo, âgé de 90 ans.

Selon toujours le nonagénaire, « si c’était avant, on avait déjà attrapé tous les animaux en divagations pour la fête». «Personne ne se plaindrait. Sinon que chaque habitant de la cité souhaiterait même en avoir parmi… Cela est de coutume, car l’observation du Basga dans ce cas est une obligation lignagère, pour un chef traditionnel», a-t-il soutenu, soulignant que c’est «un rituel annuel qui lui est désormais imposé à vie».

Au cours de cette neuvième célébration festive annuelle qui se traduit par le fait d’assouvir la soif et la faim des aïeux à travers des sacrifices qui leur sont dédiés, Naaba Kiiba n’a guère manqué d’inviter la jeunesse nationale à s’accaparer de leurs identités, sources de leur dignité.  

«Nous appelons les plus jeunes et même les moins vieux à s’intéresser aux personnes du troisième âge afin d’apprendre sur leurs identités», a dit Naaba Kiiba.

Des ministres du Mogho Naaba au Nabasga de Kamsongh-Naaba kiiba,

Durant toute la journée, le Naaba a reçu notamment, en signe de cadeaux, des vêtements, de la volaille, de la boisson traditionnelle et bien d’autres récompenses de la part de ses visiteurs.

Parmi eux, des frères et sœurs, des fils, filles et petits-fils, des tantes et oncles, des pères et mères, d’autres chefs traditionnels et coutumiers, amis, des conseillers et des courtisans, des amis, des voisins, des autorités politiques (députés et ex-parlementaires, des anciens ministres et grands commis de l’Etat, des cadres territoriaux: maires, hauts commissaires,  gouverneurs, etc…) et religieuses (imams et jésuites), des hommes et femmes de tenue, des agents de santé, des associations féminines, des artistes-musiciens traditionnels et danseurs du pays mossi ainsi que de l’étranger (orchestres de masques venus du Bénin notamment), entre autres.

Tous étaient venus pour des salutations et présentations de meilleurs vœux au ministre de Sa Majesté le Mogho Naaba Baogho.     

Conscient des enjeux que porte le thème, le Kamsongh Naaba Kiiba a promis, avec l’accompagnement de certains de ses collègues, de s’engager fermement pour le bien-être des Burkinabè, en occurrence celui des générations à venir. 

Les échanges de ce jour rentrent en ligne droite avec ceux de la journée du 15 mai, journée des coutumes et traditions.

C’est une opportunité pour nous de donner un second souffle aux patrimoines ancestraux. A l’issue de cette fête, nous nous engageons désormais à enseigner aux jeunes générations, les matières endogènes et anthropologiques. Sur ce, je préfère me taire sur certains sujets auxquels le Mogho Naaba s’est lui-même engagé, a déclaré le Kamsongh-Naaba kiiba, qui la définit comme son nouveau combat, parmi tant d’autres.

La journée de Nabasga du ministre du Mogho Naaba a été adoucie par une généreuse pluie. Un fait naturel qui s’est déroulé sans vent, encore moins un tonnerre. Synonyme, selon le chef traditionnel, d’une bonne saison hivernale en gestation. Mais en attendant, le chef coutumier a donné rendez-vous à ses convives l’année prochaine, pour le prochain Nabasga. Cela, à condition que Dieu et les mânes des ancêtres le veuillent, a-t-il précisé.    

 Par Lassané SAWADOGO (Stagiaire)