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Burkina: six présumés délinquants dans les filets de la Police

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Une vue des malfrats appréhendés

La Police et la Douane burkinabè ont animé conjointement ce lundi 21 juin 2021, une conférence de presse à Ouagadougou, précisément au commissariat de Nongr-Massom, pour présenter aux femmes et hommes de médias, six présumés délinquants, spécialisés dans la commission de plusieurs infractions, notamment des «bris de scellés, vol et l’altération de balises de transit de câbles électroniques, fraude de marchandises, faux et usage de faux en écriture publique et contrefaçon des sceaux de l’Etat».

Le duo gagnant Police-Douane pour démanteler des faussaires

A la suite d’une plainte que la Brigade de Recherches et d’Intervention (BRI) du commissariat de police de l’arrondissement de Nongr-Mâassom a reçue le 25 mai dernier, de la part du Bureau de suivi de transit de la douane et de COTECNA, les deux structures elles mêmes ayant enregistré des plaintes pour bris de scellés, vol et l’altération de balises de transit de câbles électroniques, fraude de marchandises, faux et usage de faux en écriture publique et contrefaçon des sceaux de l’Etat, les investigations de l’enquête ouverte à cet effet, ont permis de démanteler le réseau de ces présumés malfrats.

De faux documents saisis avec les bandits

En plus de l’interpellation des six délinquants, la Police nationale a saisi lors de la perquisition, «cinq balises, un lot de documents composés des états de chargement, des acquits donnés à partir de la frontière, des bons de sortie de la Douane, des bordereaux de sortie de la Chambre de commerce, des documents du Conseil burkinabè des Chargeurs contrefaits, un cachet de la Chambre de commerce contrefaits, un cachet payé en espèces, un dateur, un encreur rouge et divers documents des Douanes», aux domiciles respectifs des mis en cause.

«De notre enquête, il en résulte la mise aux arrêts de six personnes d’une même bande de présumés délinquants spécialisés dans les cas de bris de scellés, vol et altération de balises de transit et câbles électroniques, fraude de marchandises, faux et usage de faux en écriture publique et contrefaçon des sceaux de l’Etat», a précisé le commissaire principal, Natacha Zoungrana, notant que la bande est composée d’un commerçant, un employé de commerce, d’un démarcheur au niveau de la Douane et de trois transitaires, tous domiciliés à Ouagadougou.

L’inspectrice divisionnaire de Douane, Bertille Derra-Kalmogo expliquant le fonctionnement d’une balise aux journalistes

Selon les explications du commissaire Zoungrana, premier responsable du commissariat de Nongr-Massom, le mode opératoire de ce groupe de présumés malfrats, tous de nationalité burkinabè, était de deux sortes. D’une part, «ils approchaient leurs victimes afin d’obtenir les frais de transit de leurs marchandises», et d’autre part, cette bande «utilisait les bordereaux de sortie et autres documents contrefaits pour soustraire les conteneurs ou camions des formalités douanières de Ouaga route avant de les livrer à leurs commanditaires après avoir vandalisé les équipements électroniques».

Les actions des malfrats leur ont permis de convoyer «plus de cinq conteneurs de marchandises sans remplir les formalités douanières et la bande percevait de l’argent pour le transit dont les montants varient entre 3 500 000 FCFA et 9 000 000 FCFA» que les délinquants se partageaient. Ces pertes selon les conférenciers, sont évaluées à plus d’un milliard FCFA.

Près de 400 véhicules de transit non traçables par la Douane

Le chef de bureau de suivi de transit à la Douane, l’inspecteur divisionnaire, Bertille Derra/Kalmogo, a affirmé que c’est depuis janvier 2021 que son service a découvert que « deux véhicules en transit balisés, ont perdu leurs balises pendant (leur) suivi électronique à partir de la salle de contrôle ». Selon son explication, c’est à la suite d’une prise d’un des chauffeurs, de questionnement en questionnement, a été contraint de donner le nom du faux transitaire que tout l’affaire a commencé à avoir des bouts de solution. Mais les investigations de la Douane pour mettre la main sur ce dernier sont restées sans suite. C’est après cela que la Douane a fait recours au commissariat de Nongr-Massom pour l’aider dans cette tâche. Et c’est ainsi d’enquête en enquête, le faux transitaire a été pris et cela a permis de mettre hors d’état de nuire toute la bande des six présumés délinquants.

La «COTECNA a déposé une plainte pour perte de 400 balises. Cela montre l’ampleur de la situation car cela veut dire qu’on a près de 400 véhicules qui ont fait du transit et qui ne sont pas passés en Douane», s’est alarmée madame Derra qui a déclaré qu’au stade actuel de l’enquête, il n’y a pas de complicité établie entre les bandits et des agents de la Douane.

Les orateurs du jour ont signifié que les investigations se poursuivent, et que tous les mis en cause interpellés, dans cette affaire, seront conduits devant le Procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou (TGI). La Douane et la Police nationale ont également salué la collaboration des populations dans cette enquête qui a permis de mettre le grappin sur les six présumés bandits.

La Police et la Douane animant conjointement la conférence de presse

Le directeur de la lutte contre la fraude et de la surveillance du territoire de la Douane, Oumarou Ouédraogo, s’est adressé aux commerçants à qui il a demandé d’être plus regardant sur les documents et autres pièces de la Douane que leurs transitaires leur envoient. « Ce sont eux qui sont souvent naïfs ou complices parce qu’ils donnent leurs marchandises à des soi-disant transitaires pour des formalités qui n’en sont même pas une. «Je pense quand même que quelqu’un débourse de l’argent pour une opération, il doit vérifier les pièces et documents justificatifs légaux. Qu’ils (commerçants) vérifient les documents (une quittance ou une déclaration) douaniers qu’on leur apporte pour confirmer de leur crédibilité », a-t-il interpellé l’inspecteur divisionnaire, Oumarou Ouédraogo.

La Police nationale et la Douane, ont, une fois de plus, saisi l’occasion pour inviter les populations «à rester vigilantes et à dénoncer tout cas suspect aux Forces de Défenses et de Sécurité (FDS)» via les numéros verts que sont le 17 pour la Police nationale), le 16 pour la Gendarmerie et le 1010 pour le Centre national de veille et d’alerte.

Par Bernard BOUGOUM