Accueil A la une CAN 2021: un festin sans convives!

CAN 2021: un festin sans convives!

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Des buteurs qui n'attendent que le public (Ph. d'illustration)

Contrat rempli pour les Lions indomptables du Cameroun dans ce premier round de la CAN 2021 qu’ils accueillent! Après avoir géré avec métier une ouverture qui a souvent constitué un match piège pour les pays hôtes de tournoi international, les ogres du Portugais Antonio Conceiçao, ont avalé, ce jeudi, des bouquetins éthiopiens en pleine déroute. Le premier but, finalement anecdotique marqué par les Walya, en début de partie, a comme énervé les rois de la forêt qui en fileront quatre à leurs adversaires qui auraient pu en encaisser plus, avec cette défense sans âme. Mais les défenseurs éthiopiens pouvaient-ils vraiment faire quelque chose face à l’appétit vorace du capitaine Vincent Aboubakar et du Lion de Lyon Karl Toko Ekambi, tous deux ,auteurs d’un doublé dans cette rencontre sur laquelle ont régné, de bout en bout les Camerounais?

Comme s’ils voulaient faire mentir les nostalgiques des Roger Milla, Antoine Bell, Samuel Eto’o ou encore Patrick Mboma pour ne citer que ces vieux Lions au passé glorieux, les félidés à la tunique verte sur culotte rouge ont rugi très fort dans un stade d’Olembé de Yaoundé, mal rempli, mais acquis à leur cause. Ce score sans appel de 4 buts à 1 pour les Lions indomptables contre les Walya éthiopiens, et qui propulse les hôtes de la compétition au deuxième tour, est un signal fort pour les futurs adversaires de Vincent Aboubakar, actuel meilleur fusil avec quatre réalisations.

Mais pour la suite de la compétition, il urge de ramener le public dans les stades. Car, si le festin est de taille, le nombre de convives est loin d’en être à la hauteur. En dehors du match d’ouverture, même les Lions camerounais risquent, comme contre les Ethiopiens, de dévorer leurs proies dans un huis-clos ahurissant. Toute chose qui devait en inquiéter plus d’un, pour un pays comme le Cameroun où le football, sport-roi est pratiquement une religion. Qu’est-ce qui éloigne donc le public camerounais de la fête? Le Covid-19 et ses multiples variants dont le dernier né, Omicron frappe à tout vent, est sans doute l’adversaire de taille de cette compétition. Du reste, le Covid-19 a failli contribuer à l’aboutissement du funeste dessein de l’Association des clubs européens où évoluent les pépites africaines, regroupement qui, à défaut d’avoir obtenu le report de la compétition phare du football africain, a essayé de la rendre sans saveur, en la privant de ses meilleurs joueurs. Mais où sont donc passés les supporters camerounais et les fans du magique football africain?

Le deuxième épouvantail de la CAN pourrait bien devenir la menace sécuritaire, avec la dernière actualité du Cameroun alimentée par une fusillade qui a fait au moins trois morts et des blessés dont un grave, et l’assassinat d’un avocat et sénateur du parti de l’opposition SDF créé par John Fru Ndi. Sauf que le gouvernement camerounais a déployé un nombre impressionnant de de Forces de sécurité pour veiller sur la compétition et ses acteurs, surtout contre les velléités des séparatistes anglophones, pointés du doigt dans ces deux actes. A moins qu’une incompatibilité entre les heures de boulot et de cours et la programmation des matchs, empêche les fonctionnaires et les élèves et étudiants de prendre part à la fête du ballon rond. Les obstacles du boycott involontaire de la CAN 2021, qui tient en haleine le continent noir, voire le monde entier, doivent vite être aplanis par les organisateurs et la Confédération africaine de football (CAF), pour donner plus d’envergure à ce tournoi qui rassemble des joueurs de taille XXL. Quelques matchs avec des stades ouverts ou des tickets d’entrée offerts par l’Etat ou des entreprises, ou encore des mécènes fortunés, pourraient faire l’affaire! Bien entendu, dans le respect des gestes barrière!

En tout cas, la CAN n’a pas fini de faire étalage de la beauté du foot africain, tant avec des équipes aux valeurs sûres comme le Nigeria, le Cameroun, l’Algérie, le Sénégal, l’Egypte, le Mali, le Maroc, la Guinée Conakry, la Tunisie que des nations ambitieuses comme la Guinée Equatoriale, le Zimbabwe le Gabon ou encore le Burkina Faso, auréolé de bons parcours dont le plus prestigieux fut le titre de vice-champion arraché par les Etalons en 2003 en Afrique du sud. C’était dans une finale épique qui avait opposé les Etalons du Burkina Faso aux Super Eagles du Nigeria.

Par Wakat Séra