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Comores: l’ex-président Ahmed Abdallah Sambi condamné à la perpétuité

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L'ancien président comorien, Ahmed Abdallah Sambi

L’ex-président des Comores, Ahmed Abdallah Sambi, a été condamné, le lundi 28 novembre 2022, à la prison à perpétuité pour «corruption» et «haute trahison». Une condamnation par contumace prononcée par la Cour de sûreté de l’État et perçue comme étant illégale selon la défense qui juge la juridiction incompétente en la matière.

L’ancien président des Comores et principal opposant à l’actuel chef de l’État, Ahmed Abdallah Sambi a écopé, le lundi 28 novembre 2022, d’une peine de prison à perpétuité venant de la Cour de sûreté de l’État comorien.

Âgé de 64 ans, M. Sambi est accusé pour «corruption» puis de «haute trahison». Une incrimination qui n’existe pas en droit pénal comorien, selon la défense qui dit n’être pas été surprise par le verdict.

«La suite logique d’un procès inique visant à se débarrasser de toute opposition» a commenté l’un des avocats de l’accusé, Me Mahamadou Ahamada.

En effet, l’ex-président était apparu, au premier jour du procès, dans un laps de temps devant la Cour en disant ceci: «la composition du tribunal est illégale, je ne veux pas être jugé par cette cour», avait déclaré Ahmed Abdallah Sambi avant de refuser de se présenter pendant toute la suite des débats.

Outre la perpétuité M. Sambi «est condamné à la dégradation civique de tous les droits politiques et civils», c’est-à-dire son droit de vote et d’éligibilité, et «la Cour ordonne la confiscation de ses biens et avoirs», avait, par ailleurs, lu à l’audience le président de la juridiction comorienne, Omar Ben Ali.

L’ancien président des Udzima wa Komori (l’Union des Comores), de 2006 à 2011, avait fait voter en 2008 une loi permettant de vendre au prix fort des passeports à ceux en quête d’une nationalité.

Un moyen de renflouer les caisses de l’État en offrant, selon la défense, une terre d’accueil administrative aux dizaines de milliers de «bidouns» notamment. Ressortissants des pays du Golfe «ceux-ci étaient considérés comme des citoyens de seconde zone dans leur patrie et privés de documents d’identité» a-t-elle poursuivi.

La Cour de sûreté de l’État des Comores, un archipel de l’océan Indien et situé au sud-est de l’Afrique, est une juridiction spéciale dont les décisions ne peuvent pas faire l’objet d’appel.

Par Lassané SAWADOGO (Stagiaire)