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COP26: que peut attendre l’Afrique de Glasgow?

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Les effets dévastateurs du changement climatique (Ph. illustration/journaluniversitaire.com)

La COP26 qui, ce dimanche, a mis les gaz contre les…gaz à effet de serre, sera-telle un sommet plus ou une foire de plus? Interrogation lancinante, tant chez les activistes et tous ceux qui se sont érigés en défenseurs de la planète face au danger de destruction qu’elle court, tout comme chez des populations désarmées face au peu ou prou d’effort réalisé par les grandes nations industrialisées et ces puissances du monde, puissantes en émission de gaz à effet de serre. Une fois de plus ces pays dits «les plus développés», occuperont toute la scène, durant une quinzaine de jours, pour déverser des promesses qui résonneront aussi creux que les cavités des nombreux baobabs centenaires de l’Afrique, agonisants ou morts, sous la pression implacable du changement climatique, conséquence logique de la course à l’industrialisation excessive. Tous ces dirigeants, ou du moins, ceux qui daigneront se mettre au vert à la tribune de Glasgow s’engageront encore à mener des actions pour sauver la maison commune. Sauf qu’au finish, il risque d’y avoir plus de mots que d’actions contre les maux!

Et ces rhéteurs savent qu’à l’heure des comptes, ils présenteront des bilans bien en deçà de la réalité des sacrifices à faire pour la protection de l’environnement d’un monde frappé de plein fouet par la fonte des glaces, les inondations, les caprices du ciel qui ouvre trop grandes ou trop peu ses vannes, etc. Les vents violents que les forêts d’arbres ne peuvent plus contrer, parce que devenues inexistantes, ravagent régulièrement des surfaces cultivées et habitations, provoquant continuellement des crises humanitaires et leurs corollaires incontournables, la famine et l’exode rural. Certes, des progrès sont faits depuis la prise de conscience de ceux qui nous gouvernent, de la nécessité d’aller en guerre contre le changement climatique. Mais ces efforts à doses homéopathiques restent largement insuffisants devant les dégâts provoqués par la course effrénée à l’industrialisation, et au peu d’engouement pour la cessation de l’utilisation des énergies fossiles.

Les têtes couronnées influentes dont celles des Etats-Unis, de la France, de l’Allemagne, de l’Inde, pour ne citer que ceux-là et qui ont pris les devants dans cette urgence climatique, avec pour objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, seront présents au show vert. Mais d’autres, chefs de l’Etat de pays, aussi, sinon plus pollueurs, notamment, le Chinois Xi Jinping, dont le pays est le premier émetteur de gaz à effet de serre, le russe Vladimir Poutine, ou le Brésilien Jair Bolsonaro, accusé d’encourager la déforestation massive de l’Amazonie, véritable poumon vert de la planète, devraient briller par leur absence. Pourtant, le temps n’est plus l’allié pour sauver la planète, tout comme les promesses et les actions à minima ne seront que préjudiciables à la vie sur terre. L’Afrique, continent dont tous disent qu’il est l’avenir du monde, se noie paradoxalement dans les eaux de pluies trop abondantes par endroit et brûle sous les rayons de soleil incendiaires ailleurs, comme au Sahel, parce que les principales économies développées et émergentes, notamment celles de l’Union européenne, des Etats-Unis, de la Chine, de la Russie, de l’Inde ou du Brésil, représentant 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, en ont décidé ainsi.

Sous les tropiques, les feux de brousse et le déboisement, pour des raisons économiques, continuent de dérégler les saisons, alors que le reboisement est devenu juste un concept à la mode, les plantations d’arbre donnant plutôt lieu à des occasions de pique-nique grandeur nature ou de meetings politiques. Habitués à tendre la sébile, nombre de pays africains, demeurés dans la logique de l’aide, attendent que l’alouette leur tombe rôtie du ciel. Malheureusement, l’aide climatique, engagement de 100 milliards de dollars annuel pris par les plus nantis, ne sera pas effectif avant 2023! Et rien ne prouve d’ailleurs qu’il sera tenu! Pourtant, le désert avance, à un rythme vertigineux. Il faut agir aujourd’hui, car plus tard sera trop tard!

Par Wakat Séra