Accueil A la une Côte d’Ivoire: ADO déjà à la cuisine pour 2025?

Côte d’Ivoire: ADO déjà à la cuisine pour 2025?

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Alassane Ouattara (à gauche) et le Premier ministre Patrick Achi

Demain se prépare aujourd’hui! Visiblement un dicton dont fait sien le président ivoirien Alassane Ouattara, en acceptant ce mercredi, la démission de son Premier ministre Patrick Achi. Occasion pour le chef de l’Etat de féliciter M. Achi, locataire officiel de la primature depuis un peu plus d’un an, après avoir assuré l’intérim de son prédécesseur, Hamed Bakayoko, malade à l’époque et emporté par la suite par un «cancer foudroyant», le 10 mars 2021. Confirmé au poste dans le même mois de mars, le 6e PM de Alassane Ouattara, après Guillaume Soro, Jeannot Kouadio-Ahoussou, Daniel Kablan Duncan, Amadou Gon Coulibaly et Hamed Bakayoyo, pourrait bien être reconduit et prendre le gouvernail d’une barque gouvernementale qui naviguera désormais avec moins d’occupants que les 41 du gouvernement démissionnaire. Car l’homme fort d’Abidjan, à son 3e et peut-être dernier mandat, compte resserrer l’exécutif.

L’initiative du dégraissage du pachyderme ne peut être que saluée par les tenants purs et durs de la réduction du train de vie de l’Etat, et tant est qu’elle réponde, comme l’a justifié le chef de l’Etat, à «la conjoncture économique mondiale actuelle». Sauf qu’à ce niveau, cela pourrait bien être un dessein politique bien camouflé. L’on sera peu surpris de voir sortir du laboratoire présidentiel, un ou deux ministères géants dont les détenteurs, seront, évidemment, des proches parmi les plus proches, de Alassane Ouattara, histoire de préparer un ou deux dauphins qu’il faut commencer à mettre au-devant des choses et leur donner le poids qu’il faut, 2025 paraissant si loin, mais étant si proche.

L’autre scénario possible est de recaser Patrick Achi à la tête du Sénat dont on sait le président, Jeannot Kouadio-Ahoussou, diminué par la maladie, ou de dépoussiérer, schéma encore plus plausible, le «tabouret» de vice-président, resté inoccupé depuis la démission de Daniel Kablan Duncan, en juillet 2020. En rappel, à ce poste, après son passage comme Premier ministre, le militant du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) s’était spécialisé dans l’inauguration des chrysanthèmes, espérant en vain, être le candidat à la présidentielle désigné par Alassane Ouattara. Ce dernier lui avait préféré, en son temps, son «fils» Feu Amadou Gon Coulibaly.

Qui donc pour remplacer Patrick Achi? L’un des moins régulièrement cités dans le casting mais le mieux positionné, Tiémoko Meyliet Koné, le gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO)? Jean Claude Kassi Brou, président de la commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO)? Abdourahmane Cissé, le Secrétaire général de la présidence? Ou alors le fidèle Fidèle Sarassoro, le directeur de cabinet de Alassane Ouattara? A moins que, le président ivoirien sorte la surprise du chef, de nulle part.

De toute façon, le successeur de Patrick Achi, si ce n’est lui-même, ne restera pas longtemps dans le borsalino, chapeau que ADO adore arborer de temps à autre, comme au temps de la campagne présidentielle. Il devra être dévoilé dans moins d’une semaine, lors du Congrès du parlement, que le chef de l’Etat a, lui-même convoqué pour le mardi 19 avril. Opportunité pour Alassane Ouattara d’adresser, devant les députés et les sénateurs, à la Fondation Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro, son message sur l’état de la nation. Ce rituel annuel, est, du reste, reconnu comme tribune pour le président ivoirien de faire des annonces politiques d’envergure.

Donc, comme on le dit dans les rues d’Abidjan, «tout près n’est pas loin».

Par Wakat Séra