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Côte d’Ivoire: passez, c’est ouvert!

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Les frontières terrestres ivoiriennes rouvertes

La Côte d’Ivoire a décidé de rouvrir ses frontières terrestres ce mercredi 15 février 2023 à partir de minuit vu l’évolution de la situation sanitaire liée à la pandémie du Covid-19, après près de trois ans de fermeture, selon le rapport du Conseil hebdomadaire des ministres. Ce n’est donc pas ce fameux projet de «fédération» entre le Mali, le Burkina Faso et la Guinée qui aurait précipité la réouverture des frontières terrestres ivoiriennes? Non, si l’on s’en tient à la raison évoquée par les officiels ivoiriens. En effet, même si elle continue de faire de la résistance, la maladie à coronavirus qui est passée par toutes les mutations et a mis l’économie mondiale à genoux, a nettement régressé. Toute chose qui a guidé la décision du gouvernement ivoirien, certainement sans baisser la garde dans la lutte contre le virus impitoyable, à faire tomber la mesure qui maintenait ses frontières terrestres fermées. Un véritable cadeau de la Saint Valentin qui sera bien appréciée par tous les amoureux de la Côte d’Ivoire, tout comme les Ivoiriens et Ivoiriennes qui commercent avec les pays voisins! L’atiéké ivoirien, le poulet et la pintade burkinabè et le boeuf malien pourront, à nouveau, circuler!

Le ouf de soulagement est d’autant plus de mise que beaucoup d’interrogations se posaient sur ces frontières qui étaient, en réalité, plus ouvertes que fermées. Et c’était là tout le danger, vu que la rigueur légendaire des contrôles aux frontières n’ont pas pu résister à la loi du dieu argent! Le sésame pour traverser les limites territoriales de la Côte d’Ivoire était ces billets de banque, qui passaient subrepticement de main en main et permettaient ainsi aux voyageurs, souvent transportés en tricycles, de passer de l’autre côté, sans aucune difficulté. Sans oublier que d’autres voies connues des initiés faisaient l’affaire, de façon plus discrète, mais toujours grâce une certaine somme d’argent qui fait tomber toutes les barrières. C’est ainsi que le virus à couronne se promenait également, en toute quiétude, de pays en pays, sans passeport! Les autorisations officielles, les carnets de vaccination et les tests Covid étaient devenus des documents qui n’avaient aucune valeur, étant remplacés, sans autre forme de procès, par…les espèces sonnantes et trébuchantes!

Certes, la pratique est loin d’être l’apanage des frontières ivoiriennes fermées…mais ouvertes! Partout dans la sous-région, cette mesure de fermeture de frontières, faisait plutôt l’affaire de petits malins qui rusaient allègrement avec la loi et s’amassaient une petite fortune, qui pour augmenter son parc immobilier, qui pour faire monter les murs de sa maison. En plus donc de la porosité légendaire des frontières africaines, à cause de la cupidité de certains agents des forces de l’ordre, la pandémie du Covid-19, par ces mesures qui ont conduit au détricotage du tissu social et à la mise en berne des activités économiques, a fait le bonheur d’individus de mauvaise foi. Les moutons et boeufs de Tabaski maliens ou le poulet burkinabè, traversaient, bien plus aisément les frontières fermées que lorsqu’elles étaient ouvertes. Comme quoi, les situations de crise favorisent toujours le développement d’une économie parallèle. Les plaintes émises ça et là pour exiger l’ouverture des frontières n’arrangeaient donc pas tout le monde. Tout est bien qui finit bien, car ces frontières ivoiriennes ne pouvaient demeurées fermées ad vitam aeternam.

Maintenant que les frontières terrestres ivoiriennes sont bien ouvertes, elles ne doivent pas non pluss tout laisser passer, surtout en ces temps d’insécurité liée aux menaces des terroristes dans le Sahel et dont des pays comme le Burkina et le Mali subissent de plein fouet et au quotidien les attaques meurtrières. Des attaques armées qui ont d’ailleurs provoqué l’exil forcé de Maliens et Burkinabè qui ont dû trouver refuge sur les bords de la lagune Ebrié. La surveillance, que ce soit aux frontières ivoiriennes, maliennes, burkinabè ou nigériennes, doit être renforcée et stricte pour bloquer le passage aux pandémies et épidémies, mais aussi aux hommes sans foi ni loi qui sèment la mort à tout vent!

Par Wakat Séra