Accueil Monde Coup d’Etat au Niger: la France condamne, le Burkina dans l’expectative

Coup d’Etat au Niger: la France condamne, le Burkina dans l’expectative

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Le palais présidentiel, au centre des enjeux (ph. d'archives)

Le coup d’Etat du 26 juillet au Niger est largement décrié par les puissances occidentales, notamment la France dont le président, Emmanuel Macron a condamné, le vendredi 28 juillet 2023, «avec la plus grande fermeté» le coup de force du Commandement militaire des Forces armées nigériennes qu’il a jugé «dangereux» pour la région du Sahel. Au même moment, au Burkina Faso, les autorités de la Transition sont dans l’expectative, se disant «attentifs» aux derniers évènements qui se déroulent dans ce pays voisin avec «l’espoir qu’il puisse retrouver rapidement la sérénité».

La France condamne «avec la plus grande fermeté» le coup d’Etat perpétré, le 26 juillet dernier, au Niger contre le président Mohamed Bazoum. C’est ce qu’a affirmé Emmanuel Macron, le vendredi 28 juillet 2023, au cours d’un déplacement en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

C’est un coup d’Etat «parfaitement illégitime et profondément dangereux pour les Nigériens, pour le Niger, et pour toute la région», a déclaré le chef de l’Etat français, qui a appelé «à la libération» du président Bazoum et à la restauration de l’ordre constitutionnel dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest.

La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, avait indiqué, pour sa part, que la France ne considère pas comme «définitive» la «tentative» de coup d’État au Niger, évoquant des «possibilités de sortie». Elle a confié que le président Macron a parlé à plusieurs reprises – et encore vendredi matin – à son homologue déchu, Mohamed Bazoum qui lui a dit être «en bonne santé», selon la cheffe de la diplomatie française.

La CEDEAO, l’Union européenne et d’autres organisations ont toutes condamné le coup d’Etat qui a fait tomber le pouvoir démocratique de Mohamed Bazoum. Si la tendance générale est à la condamnation du coup de force des militaires nigériens, au Burkina Faso, on joue la carte de prudence. Aux premières heures des évènements, le Gouvernement burkinabè de Transition s’est dit «préoccupé» de la situation qui prévaut au Niger et a souhaité un retour à la quiétude.

«Le Niger est un pays frère, le peuple nigérien est un peuple frère du peuple burkinabè. Nous sommes attentifs aux derniers évènements qui se déroulent au Niger avec l’espoir que ce pays puisse retrouver rapidement la sérénité», avait notamment déclaré le ministre porte-parole du Gouvernement, Jean Emmanuel Ouédraogo.

«Notre souhait est que nous puissions nous inscrire dans une dynamique de partenariat plus étroit et surtout que nous puissions ensemble assumer de façon souveraine cette lutte historique contre les groupes armés terroristes et pour la restauration de la dignité de nos peuples et de la paix dans nos trois pays (Burkina, Mali et Niger, NDLR)», a laissé entendre le porte-parole du Gouvernement.

Dans la journée du vendredi 28 juillet 2023, le général Abdourahamane Tiani s’est présenté comme le chef de la junte réunie au sein du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), qui a annoncé avoir renversé le régime de Mohamed Bazoum.

Par Siaka CISSE