Accueil Société Crimes économiques au Burkina: le Ren-Lac dénonce «trop de dossiers traînant en justice»

Crimes économiques au Burkina: le Ren-Lac dénonce «trop de dossiers traînant en justice»

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Le secrétaire exécutif du REN-LAC, Claude Wetta (milieu), a invité la justice à lever le pied sur les nombreux dossiers en attente

Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a, au cours d’une conférence de presse ce jour 13 juin 2017 à Ouagadougou, invité la justice  à faire diligence quant à la gestion des dossiers de crimes économiques «entassés».

«Trop de dossiers traînent en justice, et cette situation est inacceptable et de plus en plus intolérable», a déclaré le secrétaire exécutif du REN-LAC, Claude Wetta. Il ajoute que «l’Etat montre son goût immodéré pour le laxisme». Et pourtant «le renforcement du dispositif juridique, institutionnel et celui de l’appareil judiciaire sont des mesures fortes qui auraient dû permettre de réduire l’impunité des cas de corruption et des crimes économiques».

M. Wetta dit alors ne pas comprendre que malgré les rapports d’enquêtes parlementaires sur le foncier, sur les mines et tout récemment les rapports publics de la Cour des comptes et de l’ASCE-LC,  «les gros poisons continuent de se pavaner, fiers de narguer le peuple».

Il donne en exemple, les cas de Inousa Kanazoé et Paulin Tapsoba, tous cités dans une affaire de fraude fiscale et en liberté provisoire. Ce qui  n’est pas du goût du REN-LAC: «Cela cache mal une impunité en gestation». Le REN-LAC a donc invité la justice à faire la lumière sur ces affaires. Il a également dit attendre justice dans les cas de détournement au SIAO, au Fonds d’entretien routier, au Conseil supérieur de la communication (CSC).

Au cours de ces échanges avec la presse, le REN-LAC a fait remarquer la multiplication au cours des années 2016 et 2017 des dénonciations de scandales de corruption dans la presse. A cela, s’ajoutent  les malversations révélées par le rapport 2015 de l’ASCE-LC qui pointe du doigt une foultitude de fautes de gestion dont le cumul s’élève à plus de 31 milliards de francs CFA, entre 2012 et 2014.

Il oppose à cela la «quasi absence de signal inédit et fort donné par les autorités actuelles pour lutter contre la corruption, l’impunité persistante des crimes économiques». La conclusion qu’il en tire est que: «La situation de la mal gouvernance reste préoccupante».

Le REN-LAC relève également  prévus par ce dispositif juridique, laisse libre cours à l’impunité et «la quasi absence de volonté politique se traduisant par la non mise en œuvre des mécanismes de prévention et de répression au développement des mauvaises pratiques».

Boureima DEMBELE