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Crise à la mairie de Ouagadougou: Armand Béouindé accusé de « graves allégations »

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Les conférenciers du jour dont Nouphe Bamogo, porte-parole des ouvriers de la mairie de Ouagadougou

Le maire de Ouagadougou, Roland Armand Pierre Béouindé, « a donné des informations erronées au peuple burkinabè » face à la crise qui l’oppose aux ouvriers de sa commune, ont affirmé ces derniers lors d’une conférence de presse ce mercredi 21 avril 2021. Les conférenciers accusent M. Béouindé de « graves allégations » et pointent du doigt « la mauvaise foi du maire (de la capitale burkinabè) qui refuse aux ouvriers une protection sociale qui coûte moins cher qu’une de ses luxueuses voitures à polémiques qu’il a acquises ».

Les ouvriers de la mairie de Ouagadougou à travers leur syndicat de tutelle, la Confédération Syndicale Burkinabè (CSB), ont animé cette conférence de presse sur la crise qui les oppose aux autorités communales pour apporter un démenti à la sortie médiatique dimanche dernier de Armand Béouindé. Ces conférenciers disent avoir jugé indispensable cet échange avec la presse afin d’apporter des éclaircissements sur la sortie médiatique du maire de la ville de Ouagadougou sur la radio Oméga le dimanche 18 avril 2021.

De leurs propos, le maire Armand Béouindé a laissé entendre que « les occasionnels ne sont pas des salariés ni des employés de la mairie centrale. Il n’y a aucune loi qui m’autorise à les recruter ; ce sont des journaliers qui viennent aider la Brigade verte en tant de besoin. Il n’y a pas de contrat entre eux et la mairie ; le problème est définitivement réglé, etc. ». « Les ouvriers travaillent du lundi au samedi soit 6/7 jours alors que la Brigade verte ne travaille que trois jours par semaine. Ces mêmes ouvriers sont repartis dans plus de six sites de travail à Ouagadougou », a détaillé leur porte-parole du jour.

« Ces allégations sont d‘une extrême gravité pour une autorité qui se veut patriote, digne, intègre et sincère. Le peuple burkinabè a besoin de dirigeants véridiques, loyaux, francs et patriotes. C’est son droit de mentir au peuple s’il veut le faire. Mais on ne peut pas mentir indéfiniment. Il faut que le maire (Armand Béouindé) cesse. Nous sommes contre sa gestion en tant qu’administrateur de la mairie car il a montré à suffisance ses limites », s’est remonté Nouphe Bamogo, responsable national chargé de la gestion des conflits à la CSB, porte-parole des ouvriers pour la lutte en faveur de leur recrutement à la mairie centrale de Ouagadougou.

« Monsieur le maire est entouré de personnes de mauvaise foi », a ajouté avec colère M. Bamogo qui note que cette conférence de presse va apporter des preuves légitimes et légales aux Hommes de médias sur l’affaire des deux mois d’arriérés de salaires qui opposent au moins 400 ouvriers aux autorités communales de Ouagadougou. « C’est au total, 400 ouvriers représentant 400 familles qui n’ont rien d’autres que ce maigre salaire pour survivre » qui sont concernés par cette situation, a pesté le responsable national chargé de la gestion des conflits à la CSB.

Pour lui, la situation est plus que préoccupante car des ouvriers menacent de perdre la vie pour la résolution de la situation de leur corporation. « Nous ne sommes pas derrière chaque ouvrier dans sa démarche. Il faut éviter une situation déplorable », a-t-il prévenu.

Les conférenciers ont interpellé en fin de compte le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, qui avait rassuré dans son discours d’investiture le 28 décembre 2020 qu’il restera attentif aux préoccupations de l’ensemble de ses compatriotes, « à accorder une oreille très attentive aux cris de détresse des ouvriers municipaux pour éviter des scénarios regrettables ».

La CSB a aussi invité les institutions de la République en charge des questions de médiation ainsi que la Coalition des Syndicats Libres et Indépendants d’user des instruments juridiques internationaux paraphés par le Burkina Faso afin de s’impliquer activement dans cette crise car « la violation des droits des travailleurs est un péril pour tous ». Sur ce chapitre, après avoir égrené des éléments de droits juridiques nationaux et internationaux qui plaident en faveur des ouvriers, Nouphe Bamogo et ses camarades disent ne pas  renvoyer pour le moment l’affaire devant les tribunaux car ils ont « donné foi à l’autorité communale parce qu’une commission travaillait sur le dossier ».

Les ouvriers promettent en fonction de l’évolution de leur lutte de réagir parce qu’ils ont le soutien de leurs partenaires nationaux et internationaux. « Dans les jours à venir, l’Union européenne et toutes les ambassades recevront des correspondances » dans cette optique, a confié Nouphe Bamogo.

Par Bernard BOUGOUM