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Dégradation de bâtiments publics : les ministres en charge de l’urbanisme et de l’Education font le point

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Le ministre en charge de l’Urbanisme, Bénéwendé Sankara et celui en charge de l’Education nationale, Stanislas Ouaro étaient face à la presse le 17 juin 2021. Objectif, faire le point des établissements publics dégradés au sein du département ministériel de M Ouaro. Les deux membres du gouvernement ont également avancé des raisons qui expliqueraient la dégradation de ces bâtiments publics et ont proposé des perspectives de solutions.

  1. C’est le total des infrastructures éducatives qui ont subi des dommages depuis le mois d’avril à la date du 14 juin 2021 et la plupart d’entre elles sont hors d’usage. Parmi les établissements scolaires dégradés, la plus grande partie concerne le primaire avec un taux de 85% du total des infrastructures endommagées soit 94 sur les 110.

Selon les chiffres donnés par le ministère en charge de l’Education nationale, les réalisations qui ont une durée de vie de moins de 20 ans constituent plus de la moitié des 110 dégradées. Elles sont au nombre de 72 et représentent 65% du nombre total des infrastructures endommagées.

 Et en se fiant à ces chiffres, il ressort que la situation ne fait que se dégrader et s’empirer au fil des années, puisque les réalisations qui ont une durée de vie comprise entre 1 à 5 ans sont 24, soit 22%, celles de 5 à 9 ans sont 26, soit 24%, entre 10 et 19 ans sont au nombre de 23, soit 21%; alors que les plus de 40 ans ne sont que quatre, soit 4% du total des 110.

Toutes les régions sont quasiment touchées par ce phénomène de dégradation des établissements scolaires à travers le pays. Mais les régions du Centre-Est et du Nord sont les plus affectées avec chacune 19%  des réalisations en situation de dégradation et hors d’usage.

En ce qui concerne les personnes chargées de la réalisation de ces infrastructures, le point fait par les membres du gouvernement a montré que plusieurs acteurs interviennent dans le processus. Il s’agit entre autres des ONG et associations, des communes et de la maîtrise d’ouvrage directe.

Sur les 110 infrastructures endommagées, 32 sont réalisées par des ONG et associations, 29 sont l’œuvre des collectivités territoriales, c’est-à-dire les communes, 28 sont érigées suivant le procédé de la Maîtrise d’ouvrage directe, 11 de la Maîtrise d’ouvrage déléguée et les 10 autres sont l’œuvre des communautés éducatives ou APE/COGES.

Les dégradations observées concernent principalement des toitures, totalement ou partiellement décoiffées et des effondrements de murs  en maçonnerie.

Les causes probables de ce «désastre national»  relèvent de plusieurs bords selon les conférenciers du jour. Pour le ministre en charge de l’Education nationale, Stanislas Ouaro, plusieurs éléments pourraient à l’origine de la dégradation des infrastructures éducatives. Il a de ce fait parlé du non «respect des normes de construction ou des termes contractuels par les entreprises, l’insuffisance de la supervision contrôle par le maître d’ouvrage» ou encore de «l’exposition des infrastructures au vent, surtout dans le milieu rural ».

Le ministre en charge de l’Urbanisme, Bénéwendé Sankara, a quant à lui, pointé du doigt « des insuffisances dans les dossiers techniques d’appel à concurrence, la mauvaise qualité des  matériaux de construction et leur mise en œuvre, le non respect de la garantie décennale ».

Comment remédier à ce phénomène qui pose dès lors des problèmes au département de l’Education nationale, ou du moins le prévenir ? Les deux ministres ont invoqué des pistes de solutions qui pourraient pallier le « désastre de la dégradation des établissements scolaires ». Ils ont tous les deux appelé au respect de la réglementation, des normes de construction et des clauses contractuelles par les entreprises chargées de l’exécution des travaux.

Le ministre Ouaro a surtout relevé la nécessité de réformer les textes de sorte à sanctionner les « indélicats » dans le processus de réalisations des infrastructures.  Il a regretté que la réglementation actuelle ne leur permette pas en tant que ministère de tutelle, de mener un contrôle sur des travaux confiés aux collectivités territoriales ou aux ONG.

Il a en outre préconisé un renforcement du système de suivi citoyen à travers l’implication des communautés locales bénéficiaires dans le suivi de la réalisation des infrastructures éducatives. Il a ajouté que l’une des meilleures solutions serait aussi de sévir, prendre des sanctions contre les entreprises qui ne respecteraient pas les normes en la matière.

Siaka CISSE (Stagiaire)