Accueil A la une Démission de Kablan Duncan: il pleut des coups durs sur ADO!

Démission de Kablan Duncan: il pleut des coups durs sur ADO!

0
DKD tourne le dos à ADO (Ph. illustration)

La démission de Daniel Kablan Duncan (DKD) de son poste de vice-président, plus que prévisible, est même venu un peu sur le tard. Du reste, c’est le deuxième essai qui a été le bon pour ce proche de Alassane Ouattara. Le transfuge du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), après ses moments de zèle et discours enflammés contre sa famille politique d’origine, au profit d’un RHDP dont l’accouchement se faisait dans la douleur et le forcing, avait bien vite commencé à se sentir à l’étroit, dans ses costumes, pourtant XXL, de nouveau défenseur acharné du RHDP. Pris en sandwich entre Alassane Ouattara et son «fils», feu Amadou Gon Coulibaly, DKD, avait commencé à en avoir marre de ses fonctions de vice-président qui le confinaient dans ce rôle de «Reine d’Angleterre», où, inaugurer les chrysanthèmes constituait son quotidien. Toutes les grandes et petites réunions ou missions, étaient pour lui. Il était impliqué dans tout, sauf le Saint des saints, là où se prenaient les décisions importantes pour la vie de la nation et celle du parti au pouvoir. Il était devenu un simple exécutant sans grand avenir politique, si ce n’est celui de servir Alassane Ouattara. Continuer ainsi et devenir plus tard un commis de AGC, devenait comme un affront pour DKD qui a finalement choisi de partir.

DKD va-t-il retourner auprès des siens qu’il a publiquement reniés? Revêtira-t-il des habits d’opposant farouche à Alassane Ouattara dont il était devenu un «très» proche, concours de circonstances oblige? Où alors, se décidera-t-il à prendre sa retraite politique à 77 ans, alors que son ancien mentor, Henri Konan Bédié, 86 ans, se redécouvre une nouvelle jeunesse pour aller à la reconquête du fauteuil présidentiel perdu suite au coup de force du 24 décembre 1999 qui a amené au pouvoir le «père Noël» sous les traits du général Robert Guéï? Réponse à toutes ces questions dans un avenir proche, le temps pour le désormais ancien vice-président de déposer ses bagages qu’il vient de déménager du palais du Plateau.

En tout cas, le ciel est tombé sur la tête de Alassane Ouattara! Il serait difficile de trouver une autre expression pour traduire la mauvaise passe que traverse actuellement le président ivoirien. Tout le plan échafaudé par l’homme fort d’Abidjan s’écroule comme château de cartes, avec la disparition brutale, le 8 juillet dernier, de son Premier ministre et dauphin, Amadou Gon Coulibaly. L’artiste, écrivain, homme politique et poète, Lamartine, ne disait-il pas, à raison, dans son isolement, qu’«un seul être vous manque et tout est dépeuplé»? Et quand plusieurs êtres vous quittent, comme c’est le cas actuellement pour le patron du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), c’est sans aucun doute le vide abyssal. Visiblement, le choix du Lion de Korhogo qu’il a imposé aux siens comme le candidat du parti au pouvoir pour lui succéder ne porte pas chance à Alassane Ouattara. Trop de cadres du parti se construisaient un destin de président, surtout dès l’instant où, le «prégo» a décidé de ne plus se lancer dans la course à sa propre succession. Les candidats malheureux au dauphinat n’ont jamais digéré ce que certains ont même considéré comme une trahison, soutenant que promesse leur avait été faite dans ce sens par le grand manitou.

Ainsi, après les divorces avec Henri Konan Bédié et Guillaume Soro, ceux qui l’ont fait roi, les départs de Marcel Amon-Tanoh, Albert Mabri Toikeusse, et maintenant Daniel Kablan Duncan, et surtout la mort du fidèle Amadou Gon Coulibaly qui a chamboulé tous ses plans, quel est le prochain coup dur qui attend Alassane Ouattara, qui est en train de ravir à son prédécesseur Laurent Gbagbo, le titre peu envieux du «boulanger» d’Abidjan? Il urge pour ADO de trouver la parade qui lui permettra de remonter la pente ou tout au moins de sauver ce qui peut encore l’être. C’est à ce titre, et seulement à ce moyen, qu’il pourra se trouver une porte de sortie honorable, et sortir la tête des intrigues de palais qui l’attendent, et, enfin, éviter le soupirail que ses contempteurs, même ceux cachés dans ses propres rangs, lui prédisent.

Par Wakat Séra