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« Deux tiers des établissements de santé ne disposent pas de services élémentaires d’assainissement » Selon Sika Kaboré, épouse du président du Faso

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Sika Kaboré

« Comment respecter les règles d’hygiène élémentaires dans un établissement de santé sans eau potable, sans toilettes décentes, sans installation d’hygiène des mains aux points de prestation des soins ? » s’interroge Sika Kaboré, épouse du président du Faso, dans un discours qu’elle a prononcé le 23 avril 2021 à Ouagadougou. C’était dans le cadre d’un sommet organisé par l’OMS et l’UNICEF sur la question de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène dans les établissements de santé en Afrique. Dans son allocution, elle a rappelé l’urgence qu’il y a d’équiper les établissements de santé en infrastructures pour garantir l’accès à l’eau potable, l’assainissement et l’hygiène. « Zéro établissement de santé sans systèmes efficaces d’eau potable, d’assainissement et d’hygiène en Afrique subsaharienne au plus tard en 2025 », c’est cette vision qu’elle a partagée au cours de ce sommet. L’intégralité de son discours ici.

Discours de Motivation du Burkina Faso | Prononcée par Madame Sika Kabore, Première Dame du Burkina Faso  |Ouagadougou, le 23 avril 2021

Distinguées personnalités,

Mesdames et Messieurs,

Chers participants,

Je tiens tout d’abord à exprimer ma sincère gratitude à l’OMS, à l’UNICEF et à tous les organisateurs pour l’initiative de ce Sommet, et l’honneur qu’ils me font de me permettre de prononcer cette allocution afin de partager mon analyse sur la question majeure de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène dans les établissements de santé en Afrique.

Je voudrais saisir cette excellente opportunité pour saluer la pertinence, l’actualité et l’urgence de la problématique de l’amélioration de l’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène dans les établissements de santé en vue de l’instauration de la couverture sanitaire universelle.

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs,

La situation en Afrique subsaharienne est préoccupante au regard des rapports qui révèlent que la moitié des établissements de santé ne disposent pas de services élémentaires d’approvisionnement en eau potable. Cette situation est aggravée par le fait que deux tiers des établissements de santé ne disposent pas de services élémentaires d’assainissement.

Il n’y a pas de doute que la santé et le bien-être des agents de santé, des malades et de nombreux autres usagers des établissements de santé sont sérieusement mis en danger.

Mon pays, le Burkina Faso, est également confronté à cette réalité. Comment respecter les règles d’hygiène élémentaires dans un établissement de santé sans eau potable, sans toilettes décentes, sans installation d’hygiène des mains aux points de prestation des soins ?

La pandémie de la COVID-19 nous rappelle, si besoin en était encore, l’urgence d’agir car nous ne sommes pas à l’abri d’éventuelles épidémies ou pandémies dont les conséquences pourraient encore s’amplifier.

Nous devons agir en urgence, non seulement en réponse à l’effroi que provoque le Coronavirus dans le monde, mais aussi pour corriger les conséquences massives du défaut d’eau potable, d’assainissement et d’hygiène dans nos établissements de santé.

La grippe, les gastro-entérites aiguës, les intoxications alimentaires, les infections cutanées et oculaires, les parasitoses digestives, toutes ces pathologies se propagent depuis toujours par le défaut d’hygiène, limitant sérieusement tous nos autres efforts visant à accroitre continuellement les performances de nos systèmes de santé en vue de garantir une couverture sanitaire universelle effective.

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs,

Nous devons agir en urgence pour instaurer des systèmes d’eau potable, d’assainissement et d’hygiène efficaces et fiables dans nos établissements sanitaires.

Au Burkina Faso, nous faisons nôtre, ce challenge, de faire en sorte que chaque établissement de soins de santé dispose d’infrastructures et d’équipements en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène en état de fonctionnement, permettant la mise en place de services de santé essentiels et de qualité.

Pour ce faire, et malgré les modestes ressources, le Ministère en charge de la santé et celui en charge de l’eau et de l’assainissement se sont investis dans la promotion de l’hygiène hospitalière à travers une stratégie nationale prenant en compte aussi bien l’accès à l’eau et l’assainissement que l’hygiène des soins.

Fort de cet engagement et l’accompagnement des partenaires, plusieurs chantiers ont été réalisés et des améliorations ont été constatées ; des défis persistent cependant.

Mesdames et Messieurs,

Au-delà de la situation préoccupante dans les formations sanitaires, le défaut d’eau potable, d’assainissement et d’hygiène dans les ménages est également crucial. D’après le programme commun OMS/UNICEF de suivi (JMP), en 2019, 76% de la population d’Afrique subsaharienne ne pouvait se laver les mains par manque d’eau courante et de savon. Cela représente plus de 840 millions de personnes dont la santé est mise en péril.

Nous ne pouvons pas occulter l’immensité de ce défi et nous ne pouvons pas occulter notre responsabilité en tant que leaders dans nos communautés.

Bien que prioritaire, une réponse restreinte aux établissements de santé s’apparenterait à planter quelques arbres pour restaurer une forêt. Nous devons avoir le courage d’agir et d’apporter nos contributions fortes et systémiques aux problèmes d’eau potable, d’assainissement et d’hygiène en Afrique subsaharienne.

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs,

Dans sa marche vers la couverture sanitaire universelle, mon pays, le Burkina Faso, cerne profondément les enjeux liés à l’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène dans les établissements de santé.

Et c’est pour cela que mon époux, le Président du Faso, Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORÉ, a pris depuis 2015, un engagement fort : « Zéro corvée d’eau et un cadre de vie sain pour tous ! ». Cet engagement est la traduction de sa profonde préoccupation face aux drames quotidiens de la majorité de notre population. Il traduit sa ferme volonté d’éradication complète et définitive des problèmes d’eau, d’assainissement et d’hygiène à tous les niveaux.

Zéro établissement de santé sans systèmes efficaces d’eau potable, d’assainissement et d’hygiène en Afrique subsaharienne au plus tard en 2025, c’est la vision que je voudrais partager avec vous à ce sommet. Mais en plus, je voudrais nous engager tous ici conjointement, à affronter l’ensemble du problème et viser résolument Zéro corvée d’eau et un cadre de vie sain pour tous et partout en Afrique subsaharienne au plus tard en 2030 : dans les ménages, et partout où nos populations en ont besoin pour vivre et s’épanouir.

Je fonde ma conviction sur une conjugaison des efforts à l’échelle communautaire sous régionale, régionale et mondiale pour réaliser ces objectifs. L’ensemble de la communauté mondiale de la santé, en prenant sa responsabilité de prévention sanitaire, doit avoir le courage de s’attaquer aux douloureux symptômes de la pauvreté que sont la privation d’eau potable, d’assainissement et d’hygiène dans les ménages.

Pour ma part, je puis vous assurer de mon engagement indéfectible à œuvrer activement, avec l’appui de toutes les institutions internationales, de tous les leaders soucieux du respect des droits fondamentaux de la personne humaine, afin que tous les engagements pris par le Burkina Faso et toutes les déclarations en faveur de l’eau potable, de l’assainissement et de l’hygiène, se traduisent en actes et changements concrets au profit des populations d’Afrique subsaharienne.

Toutes et tous engagés pour l’eau potable, l’assainissement et l’hygiène pour tous et partout au plus tard en 2030 !

Je vous remercie !