Accueil Culture Disparition de Molière plus de trois siècles après: un atelier de théâtre...

Disparition de Molière plus de trois siècles après: un atelier de théâtre participatif organisé en sa mémoire

0
Le promoteur de Marbayassa, , Jules Gouba en préparation de ses acteurs du jour

Un atelier de théâtre participatif a été organisé, le samedi 17 février 2024, à l’Institut Français de Ouagadougou, par la compagnie Marbayassa en la mémoire du dramaturge français Molière, disparu il y a plus de trois siècles jour pour jour.

Il y a exactement 351 ans, jour pour jour, que mourait presque sur scène le comédien français Jean-Baptiste Poquelin à l’âge de 51 ans. Plus connu sous l’appellation de Molière, sa disparition a été commémorée, le samedi 17 février 2024, date anniversaire de sa mort, à l’Institut français de Ouagadougou en présence de très jeunes gens. Cela, à travers un atelier de théâtre improvisé sous la conduite du promoteur de la compagnie Marbayassa, Jules Gouba.

«Ça s’appelle du théâtre participatif, c’est-à-dire qu’on connait personne et personne ne nous connait. Ce sont seulement des volontaires qui arrivent, qui montent sur scène et qui essaient ensemble de faire quelque chose. Aujourd’hui, le thème s’est basé sur Molière pour la raison que c’est la journée de l’anniversaire de son décès. Une première sous cette forme», a introduit le metteur en scène, Jules Gouba.

Des jeunes lecteurs dont la petite Ebouet (sur chaise) au pôle Enfants de l’IF

En effet, perçu comme étant l’un des plus grands écrivains que l’Hexagone ait connus au XVII (17e) siècle, celui qui cracha sur la succession aristocratique gauloise et qui, d’ailleurs, en héritait par son père, a été exalté par des plus ou moins jeunes. Tant pis, même si de l’auteur du Le Bourgeois gentilhomme (1670) plus rien comme manuscrits n’existe encore à ce jour sauf à peine sa signature au bas de quelques-unes de ses factures.   

«Outre ce jour de souvenir en forme de théâtre participatif avec les enfants, nous avons eu, depuis le 15 février dernier, des représentations théâtrales qui se sont déroulées au niveau de Grâce théâtre de Goughin. Cette fois-ci, c’est avec des personnes plus âgées et cela jusqu’à ce soir. Rien que le 16 février, le public ne s’est guère fait supplier pour les textes de l’Avare, un écrit de Molière», s’est réjoui, à la fin de la cérémonie,  la responsable de la médiathèque jeunesse de l’Institut français de Ouagadougou, Mme Ouédraogo Madeleine née Ilboudo.

La petite Hélice Dabouet en début de scène

En tout cas, du côté des participants qui ont, en effet, été cueillis à la volet, l’enthousiasme suscité par le rendez-vous impromptu de cet après-midi ne fera dorénavant que nourrir leur amour vis-à-vis de ce genre littéraire fort amusant.

«J’aime bien le théâtre. J’ai beaucoup aimé cette pièce parce que, à vrai dire c’est la première fois que je faisais (du théâtre). Donc ça m’a beaucoup plu», s’en était émue, face à notre micro, la petite Hélice Dabouet après avoir incarné le rôle de Le maître de Philosophie dans l’extrait nommé Monsieur Jourdain et les maîtres du dramaturge français, vieux de plus de trois siècle et demi de notre ère.  

Durant deux bonnes heures, enfants, parents, lecteurs anonymes et bibliothécaires au pôle jeunesse de la Ruche, nouveau local de la librairie franco-burkinabè et situé sur l’avenue de l’Indépendance, tous se sont vus rappeler qu’ils ne font sans cesse, quotidiennement, du théâtre. Car; sermonne la jeune philosophe du soir, en citation du fils du tapissier honoraire du roi français de l’époque et par ailleurs orphelin de mère à l’âge de 10 ans, «il n’y a pour s’exprimer que la prose, ou les vers. Tout ce qui n’est point prose est vers et tout ce qui n’est point vers est prose».

Certes, une prestation littéraire théâtralisée mais concomitamment cadencée par des sonorités mandingues de source guinéenne et bien sûr soutirés des instruments ancestraux d’Afrique noire tels que le djièmbè (tam-tam) ainsi que l’incontournable balafon.        

Une photo de famille des comédiens de quelques heures dont le promoteur Gouba (sourire au centre)

En rappel, le jeune Jean-Baptiste Poquelin a été baptisé le 15 janvier 1622. Instruit en philosophie puis en droit par des jésuites, le jeune-homme fait, en 1637, une rencontre maritale avec Madeleine Béjart. Elle a 30 ans, il en a 20. Lorsque la famille de Béjart fonde, en 1643, l’Illustre-Théâtre, le gendre n’hésite pas à prendre la tête de la troupe. Désormais, Poquelin s’appelle Molière suite à une sortie en 1644 à Paris. Mais une année plus tard, il connaîtra la prison. Libéré ensuite, le futur comédien de renom part en province où il enchaînera 13 longues années pendant lesquelles il joue des tragédies et compose des comédies. En 1658, sous le patronage de Monsieur, frère de Louis XIV, il donne devant le monarque français Le Docteur amoureux, une tragédie qui fait rire aux éclats sa Majesté.  

« N’y a-t-il point quelque danger à contrefaire la mort?», demande Argan (un personnage) à l’acte III dans l’un des pièces de l’illustre homme de théâtre. A la quatrième représentation, le 17 février 1673, de Le malade imaginaire, le dramaturge (qui venait de jouer son rôle) sortait de scène et mourait. Quant à la pièce théâtrale, comme toutes les autres d’ailleurs de l’écrivain Molière, elle est longtemps en version livre.

Par Lassané SAWADOGO (Stagiaire)