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Elections 2020-2021 au Burkina: deux partis souhaitent un report et proposent une transition

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Toro Drabo, président du PDP-PS et Mamadou Kabré, président du PRIT Lannaya

Le PRIT Lannaya du journaliste Mamadou Kabré et le Parti pour la démocratie et le progrès/Parti socialiste (PDP/PS) de l’enseignant d’université Toro Drabo, deux formations politiques au Burkina, ont exprimé, ce jeudi 11 juin 2020 face à la presse à Ouagadougou, leur souhait de voir les élections présidentielle et législative de 2020 et les municipaux de 2021, reportées. Ils proposent par ailleurs une transition de trois ans à la fin du mandat du président Roch Kaboré.

Réunis au sein d’un regroupement dénommé la Conscience pour un Moratorium électoral (CONSEMEL), les responsables de PRIT Lannaya et PDP/PS ont estimé que «le pays va très très mal» et que le pays ne peut pas se permettre d’aller à des élections dans ces conditions.

«On ne peut pas fermer les yeux sur (la) misère de la population» des zones attaquées «et dire qu’on veut aller aux élections», a soutenu le président du PDP/PS, Toro Drabo.

Pour la CONSEMEL, la transition qu’elle propose de mettre en place à fin du mandat présidentiel de M. Kaboré, «ne saurait nulle part, pareille à la transition de 2014», après la démission de Blaise Compaoré (15 octobre 1987-31 octobre 2014).

Selon ce regroupement de partis politiques, «tout le monde est conscient du bien-fondé d’une transition avec le report des élections». «Un différé électoral est un moindre mal, si on se donne les moyens de résoudre les problèmes à nous posés», a dit M. Drabo.

«Tirant leçon de cette transition, la CONSEMEL dans (son) mémorandum pour un moratorium a prévu un organe, des institutions et une feuille de route pour cette période qui sera salvatrice pour le Burkina Faso», a affirmé le président du PDP/PS.

La CONSEMEL propose une «transition sans parti pris» qui n’excédera pas «trois ans» pour «créer les conditions nécessaires et suffisantes pour une élection véritablement démocratique».

Les objectifs visés par cette transition sont, selon les conférenciers, de «pacifier tout le pays, éponger les passifs majeurs, adopter une Constitution populaire (endogène), planifier le développement endogène, rétablir et respecter les valeurs étatiques, réhabiliter les moyens et pouvoir au sein de l’Etat, identification systématique des populations et la numérisation de leurs actes de naissance, la restructuration des lotissements et leur limitation», entre autres.

Pour Mamadou Kabré de PRIT Lannaya, la transition pourrait être mise en œuvre par «un présidium à la tête de l’Etat composé de représentants de tout le pays, un gouvernement composé de partis politiques avec égalité entre ex-majorité et ex-opposition, des organisations de la société civile, des syndicats (travailleurs et patronat) et des représentants des forces morales et de défense».

Les autres institutions sous la transition seront «l’Assemblée nationale de la transition, Conseil supérieur de la Communication, Conseil supérieur de la Magistrature, le Conseil constitutionnel, le Médiateur du Faso, l’Autorité supérieur de Contrôle et de Lutte contre la Corruption et les pouvoirs locaux décentralisés de la transition», a conclu M. Kabré.

Par Daouda ZONGO