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Guinée: Cellou Dalein Diallo reçoit le Prix africain de la liberté

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Cellou Dalein Diallo (au milieu) recevant son Prix africain de la liberté de la Fondation Friedrich Naumann

Le président de l’Union des Forces démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo, a reçu, début octobre 2022, à Johannesburg, le Africa Freedom Prize, un prix décerné par la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté. Cette distinction vient récompenser le courage, la résilience et le travail de l’homme politique pour la démocratie et la liberté dans son pays et en Afrique en général.

Les mérites du leader de l’Union des Forces démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo dans son combat pour la démocratie et la liberté ont été reconnus et salués par la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté qui lui a décerné, le 8 octobre 2022 à Johannesburg, le Africa Freedom Prize.

Selon la directrice régionale pour l’Afrique subsaharienne de la Fondation Friedrich Nauman, Mme Inge Herbert, sa structure présente ses lauréats «en célébrant leur travail de pionniers de la cause de la liberté en Afrique, à travers leur personnalité, leurs plateformes et leurs voix».

«L’Africa Freedom Prize de la FNF reconnaît, célèbre et soutient les personnes qui ont fait ou continuent de faire preuve de courage contre toute atteinte dirigée contre elles à titre individuel ou dans le contexte du pays et de la société au sens large», a-t-elle ajouté.

Ainsi, en faisant de Cellou Dalein Diallo l’heureux récipiendaire de son Prix africain de la liberté, la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté rend hommage à l’homme et à sa résilience dans son combat pour l’instauration de la démocratie et de l’Etat de droit dans sa Guinée natale.

L’homme politique guinéen mène, en effet, ce combat depuis plus d’une décennie. Il a maintes fois prouvé son attachement aux valeurs démocratiques, à l’Etat de droit et sa stature d’homme d’Etat et de républicain.

A titre illustratif, le leader de l’UFDG a consenti un sacrifice ultime en renonçant à la victoire à la présidentielle qui lui tendait les bras. En effet, il avait réalisé un score de 44%  à la présidentielle contre 18% pour son challenger, l’opposant historique Alpha Condé. Malgré cet avantage net, M. Condé sera proclamé vainqueur au second tour à l’issue d’un hold-up électoral sans précédent.

Diallo a accepté ce verdict, évitant à son pays de sombrer dans une guerre civile. Un geste patriotique et républicain qui lui a valu une reconnaissance internationale qui s’est traduite par l‘obtention de plusieurs distinctions et prix.

C’est ainsi que le Secrétaire Général de l’ONU d’alors, M. Ban ki-Moon, lui a rendu, à l’époque, un vibrant hommage en «le louant pour la dignité dans laquelle il a mené sa campagne électorale et pour les grandes qualités de dirigeant et d’homme d’État qu’il a exhibées dans ses discours prononcés suite à l’annonce des résultats définitifs de la récente élection présidentielle».

Le Secrétaire Général de l’ONU a aussi salué son «engagement ainsi que celui de son Parti en faveur de la construction et de la consolidation de la démocratie naissante, non seulement pour les pays d’Afrique de l’Ouest mais aussi pour le monde».

En avril 2011, il s’est vu en outre décerner le diplôme de promoteur de la culture démocratique en Afrique par l’Observatoire Panafricain de la Démocratie (OPAD) en avril 2011. La même année, le Mouvement des Entreprises du Sénégal lui décerna le Cauris d’Or de la Paix pour avoir évité de contester par la violence le hold up électoral sans précédent dont il fut victime lors de l’élection présidentielle de 2010.

Et même récemment encore, lorsque les militaires guinéens ont à nouveau pris le pouvoir lors du coup d’État de septembre 2021, la lutte de Cellou Dalein Diallo pour la démocratie a continué. Il a plaidé pour le rétablissement rapide d’institutions légitimes issues  d’élections justes et transparentes.

Par Wakat Séra

Encadré

Le combat pour la liberté

«Cellou Dalein Diallo se bat depuis 14 ans pour la démocratie dans sa Guinée natale. Dès qu’il prit la direction de l’UFDG en 2007, il modifia les statuts et le règlement intérieur du Parti pour en faire un parti véritablement libéral en réaffirmant sa vocation de construire une société guinéenne régie par les règles et les principes de l’Etat de Droit et de la Démocratie. Il réorganisa le parti et l’implanta sur l’ensemble du territoire national et à l’étranger au point que l’UFDG devient très rapidement la première force politique de la Guinée.

En 2009, il prit le leadership de la lutte menée par la classe politique contre la junte qui s’était emparée du pouvoir à la mort du Général Lansana Conté. Il avait d’ailleurs été gravement blessé par les forces de sécurité lors d’une manifestation pacifique organisée à cet effet au stade du 28 Septembre à Conakry.

A l’occasion de l’élection présidentielle de 2010, l’UFDG confirma son rang de première force politique du pays en s’adjugeant 44% des suffrages exprimés au premier tour contre seulement 18% à l’opposant historique Alpha Condé qui sera malheureusement proclamé vainqueur au second tour à l’issue d’un hold-up électoral sans précédent.

Le sacrifice ultime dont il fit preuve en renonçant à sa victoire et en évitant de ce fait une guerre civile à son pays, lui valut une reconnaissance internationale qui se traduisit par l‘obtention de plusieurs distinctions et prix. C’est ainsi que le Secrétaire Général des NU d’alors, M. Ban ki-Moon, lui rendit un vibrant hommage en s’adressant à lui en ces termes: «je tiens à vous louer pour la dignité dans laquelle vous avez mené votre campagne électorale et pour les grandes qualités de dirigeant et d’homme d’État que vous avez exhibé dans vos discours prononcés suite à l’annonce des résultats définitifs de la récente élection présidentielle».

Il poursuivra plus loin en affirmant: «dans l’intérêt de la paix, vous avez choisi de mettre votre pays en premier plan en décidant de respecter le jugement de la Cour suprême. Votre comportement est le reflet de votre engagement ainsi que celui de votre Parti en faveur de la construction et de la consolidation de votre démocratie naissante, non seulement pour les pays d’Afrique de l’Ouest mais aussi pour le monde».

Le Premier Ministre s’est vu en outre décerner le diplôme de promoteur de la culture démocratique en Afrique par l’Observatoire Panafricain de la Démocratie (OPAD) en avril 2011.

La même année, le Mouvement des Entreprises du Sénégal lui décerna le Cauris d’Or de la Paix pour avoir évité de contester par la violence le hold up électoral sans précédent dont il fut victime lors de l’élection présidentielle de 2010.

Pendant le règne du Président Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo, devenu Chef de file de l’opposition, s’est illustré dans la dénonciation et la lutte contre la fraude électorale, la corruption et l’enrichissement effréné de l’élite dirigeante. Il mobilisa  l’Opposition politique et la société civile pour contrer Alpha Condé  dans sa volonté de s’octroyer un troisième mandat en violation de la Constitution et de ses serments.

Le Président de l’UFDG et ses partisans subiront toutes sortes d’exactions et d’injustices de la part du Parti-État dirigé par Alpha Condé.

Malgré ces violences, les fraudes et  hold-up électoraux qu’il a subis, Cellou Dalein Diallo et son Parti ont toujours participé aux élections et ont utilisé les voies légales pour revendiquer ses victoires qui lui ont été volées. Mais en raison de l’extrême inféodation de la Justice à l’Exécutif les recours par la voie légale  de l’UFDG n’ont jamais eu de suites favorables.

Le président de l’UFDG et son parti ont payé un lourd tribut à  leur opposition à la dictature. Lors des manifestations pacifiques de l’opposition dont il est demeuré le chef de file, plus de 250 de ses partisans  furent en effet  abattus, des centaines d’autres ont blessés par balles et des milliers arbitrairement arrêtés et condamnés  par la Justice alors que les auteurs et commanditaires des crimes continuent de bénéficier d’une impunité totale.

L’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo a été plusieurs fois séquestré et privé, lui ses collaborateurs et sa famille, de leurs droits et libertés de voyager.

Lorsque les militaires guinéens ont à nouveau pris le pouvoir lors du coup d’État de septembre 2021, la lutte de Cellou Dalein Diallo pour la démocratie a continué.

Il a plaidé pour le rétablissement rapide d’institutions légitimes issues d’élections justes et transparentes.

Mais, jusqu’à présent, la junte militaire ne montre aucune volonté d’organiser des élections malgré l’insistance de la CEDEAO et des autres partenaires internationaux de la Guinée.

La junte est plutôt portée à rester aussi longtemps que possible au pouvoir et pour ce faire, elle se livre à des arrestations arbitraires, à la spoliation et au harcèlement judiciaire de tous ceux qui comme Cellou Dalein dénoncent ses dérives ou militent en faveur d’une durée raisonnable de la transition .

Récemment, la maison privée de Cellou Dalein Diallo a été saisie puis démolie par la junte, sous le prétexte fallacieux qu’elle appartient à l’Etat alors que l’affaire était pendante devant la justice.

Malgré tous ces harcèlements, la lutte de Cellou Dalein Diallo se poursuit pour libérer son pays de l’arbitraire, de l’injustice et de mauvaise gestion.

Dans son combat, il bénéficie du précieux soutien des démocrates du monde entier notamment les libéraux qui l’ont élu et réélu deux fois Vice-président de l’Internationale Libérale.

En faisant de Cellou Dalein Diallo l’heureux récipiendaire de son Prix africain de la liberté, la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté rend hommage à l’homme et à sa résilience dans son combat pour l’instauration de la démocratie et de l’Erat de droit dans sa chère Guinée.»

Source: Prix africain de la liberté