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Hamado Komi dit Vieux père (acteur) : « Sans le FESPACO, le film burkinabè n’ira nulle part »

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Communément on l’appelle Vieux père, mais son nom est Hamado Komi, et il est artiste comédien burkinabè. Très remarquable par sa petite corpulence,  ce fils ainé d’une famille de 7 enfants  est né le 1er décembre 1981 à Ouagadougou. Président de l’Association des personnes de petite taille (APPT), il se confie à WakatSéra, alors que le FESPACO bat son plein. Interview !

WakatSéra : Comment Vieux père a-t-il commencé sa carrière ?

Vieux père : J’ai commencé dans le films Le petit sergent et c’est dans ce film que Adama Rouamba m’a surnommé Vieux père petit piment ! J’ai commencé le théâtre depuis le bas âge à Bobo-Dioulasso. Je suis allé à l’école à 8 ans et ma petite taille intriguait, tellement j’étais vraiment petit. Et partout où je passe je suis objet de curiosité, c’est comme si j’étais différent des autres. Il est vrai qu’en plus de la taille je suis différent des autres, même si j’aimerais être comme tout le monde, mais il y a des barrières. Souvent les gens t’insultent, ce n’est pas bien ! Mais cette petite taille m’a ouvert des portes. Grâce à ça j’ai joué dans plusieurs pièces de théâtres qui m’ont fait voyager en Allemagne, Belgique où j’ai tourné en 2009 avec Christophe dans la pièce « Via intoleranza » pendant plus d’un an. Ensuite il y a « La Tempête » de Thierry Choizin Cela m’a beaucoup profité. Mais pas uniquement, parce qu’il y a des gens plus petits que moi ! Mais il faut dire que j’ai été formé par Oyou, et M’Babouanga.

Dans combien de pièces et de films Vieux père a joué ?

Oh c’est beaucoup ! Une dizaine de films entre autres : « Petit Sergent 1 », « Petit Sergent 2 », « Celibaterium 2 », « Celibaterium 3 » et « Celibaterium 4 » je pense. J’ai aussi joué dans « Ouaga love »,  « L’œil du cyclone » qui a failli remporter l’Etalon d’or dans l’édition passée du FESPACO. Et toujours en cours, « Madame Tapsoba » avec Louis Marquez qui justement est à la recherche de financement pour sortir ce film fabuleux. Un film de fiction à la Burkinabè et je profite demander à tous ceux qui peuvent soutenir, d’intervenir pour la sortie de ce film incroyable ! Récemment j’ai joué dans « La villa à vendre » et « Femme au foyer » de Kady Traoré, madame Smokey.

Quelle appréciation Vieux père a du cinéma burkinabè ?

Le cinéma burkinabè avance à son rythme ! Mais à certains égards, il recule, puisque les Burkinabè attendent toujours de voir des films, mais personne ne soutient les réalisateurs. Ils sont obligés d’aller en Europe ou ailleurs à la recherche de financement, or nous-mêmes, nous pouvons financer. Adama Rouamba l’a fait plusieurs fois. Sinon ce n’est pas facile pour les réalisateurs, encore moins pour les acteurs burkinabè.

Le cinéma burkinabè est-il à l’image du cinéma africain ?

Non ! ça va mieux ailleurs qu’au Burkina Faso ! Si je dois jouer au Burkina Faso, je joue par exemple à 10F, ailleurs, je joue à 1000F ! Mais il faut dire qu’on ne peut pas comparer les deux, les réalités ne sont pas pareilles. Nous vivons dans un pays pauvre, sans pétrole sans la mer…

Quelle appréciation de l’organisation du FESPACO ?

Le FESPACO appartient à l’Afrique, mais il est organisé par le Burkina Faso et cela est une fierté. En plus, sans le FESPACO, le film burkinabè n’allait aller nulle part ! Je profite lancer l’appel pour un prix à décerner au meilleur acteur africain, mais pas uniquement réservé aux acteurs des films en compétition, parce que le cinéma va au-delà des FESPACO.

Vieux père est-il dans un film en compétition ?

Non, mais j’apprécie les films en compétition dont particulièrement « La forêt de Niolo » de Adama Rouamba. Mon souhait ardent du reste est qu’il remporte l’Etalon d’or de Yennega.

Quel est l’acteur préféré de Vieux père au Burkina Faso ?

(long silence)… C’est une surprise hein votre question ! mais je ne saurai le dire.

Et ton acteur préféré en Afrique ?

Mon acteur préféré en Afrique, c’est Michel Gohou. J’essaie de suivre ses traces, de faire comme lui, sinon de faire mieux que lui. J’admire tout ce qu’il fait et j’essaie de faire plus.

Interview réalisée par Mariam KANDO