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Le Burkina Faso exige le départ des militaires français d’ici un mois

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Par cette analyse, Issaka Sibalo revient sur le départ des soldats français exigé par les autorités burkinabè.

La décision du Burkina Faso de se joindre à ses voisins, la Centrafrique et le Mali, pour expulser les forces françaises de son territoire, montre les nouvelles orientations politiques et stratégiques de l’Afrique. Après que le gouvernement du Burkina Faso a donné aux forces françaises sur son territoire un délai d’un mois pour quitter le pays, dans un courrier du ministère burkinabè des Affaires étrangères adressé à Paris et daté de mercredi 18 janvier 2023. Ouagadougou « dénonce et met fin dans son entièreté à l’accord » du 17 décembre 2018 « relatif au statut des forces armées françaises intervenant » dans la lutte anti-djihadiste dans le pays sahélien.

De nombreuses questions se posent sur les motivations du gouvernement de Ouagadougou, surtout à cette époque. La décision burkinabè découle non seulement des chambres politiques, mais aussi des revendications et des orientations du peuple, qui se sont exprimées en manifestant contre la présence française sur son territoire, étant donné que cette présence ne l’a pas protégé des vagues de terrorisme et la rébellion, qui a coûté la vie à des milliers de personnes.

Le Burkina héberge actuellement un contingent de près de 400 forces spéciales françaises, présents dans le nord de la capitale burkinabè depuis 2010 représentent la plus vieille opération française, avec pour objectif d’enrayer la progression des groupes islamistes radicaux. souvent intervenu aux côtés d’autres missions françaises en dehors du Burkina Faso, notamment avec la force Barkhane, pour éliminer les chefs djihadistes.

Et pourtant, avec un tel appui la situation sécuritaire est en dégradation, avec la multiplication d’attaques terroristes touchant tant des militaires que des civils. Une dégradation confirme l’échec d’une stratégie purement fragile. Dont des critiques s’intensifient à l’encontre de la France au sein de ses anciennes colonies africaines.

La France connue comme jamais par ses pratiques coloniales et son attitude paternaliste, dans la moitié des pays d’Afrique ont été à un moment donné soit des colonies, soit des protectorats français. Six décennies après l’indépendance de la plupart d’entre eux, la France est accusée par une certaine opinion d’être de mèche avec les djihadistes dans un contrat de coulisses destiné à prolonger son installation au Sahel.

Mais, La nouvelle méthode française est également testée sur le dossier brûlant de la lutte anti-djihadiste, notamment au Sahel, après le retrait de la mission ‘Barkhane’ et la condamnation malienne, aucun soldat français n’a le droit de rester sur le sol burkinabè.

Le Burkina Faso, et avant cela le Mali et la Centrafrique, ont annoncé leur décision en toute audace, laissant entendre qu’ils sont déterminés à affronter ses crises par l’adhésion à leurs souverainetés politiques en premier lieu. Cette question relève d’une vision indépendante, non seulement liée à l’intérieur ou à l’environnement régional, mais plutôt à un théâtre global où des forces apparaissent plus efficaces que d’autres et plus influentes, alors que d’autres pays enregistrent une perte d’influence, et une incapacité pour préserver ce qu’ils considèrent comme des « acquis historiques »… et la France est au Burkina Faso en est un exemple.

Issaka Sibalo