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Liberté d’expression et de la presse: une régression  progressive constatée au Burkina

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Guézouma Sanogo (au milieu) a livré la déclaration du 20 0ctobre

L’état de la liberté d’expression et de la presse au Burkina Faso est en nette régression, selon le rapport 2021 présenté le jeudi 20 octobre 2022, jour de commémoration de la Journée nationale de la liberté de la presse au pays des Hommes intègres. 

Le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) a commémoré, le jeudi 20 octobre 2022, la 24e Journée nationale de la liberté de la presse au Burkina Faso. A l’occasion, le rapport 2021 de la liberté de la presse au Burkina Faso a été présenté.

Selon ledit rapport qui reste national, le Burkina a été crédité d’une note de 2, 25/4 en 2021. Le document présenté par Dr Lassané Yaméogo, chargé de recherche au CNRST et enseignant des Universités, fait cas d’une nette régression lorsque l’on compare cette note à celles des années précédentes. En effet, le pays était noté à 2,37 en 2016; 2,44 en 2017; 2,68 en 2018. En 2019, on est redescendu à 2,5 et 2,21 à 2020.

Le public à la cérémonie de commémoration de commémoration de la 24 Journée au Centre national de presse Norbert Zongo

Selon Dr Yaméogo, cette situation s’explique par la commission d’actes criminels contre les acteurs des médias, les restrictions politiques comme la coupure d’internet, la précarité des hommes de médias, et surtout le contexte sécuritaire national.

Pour le Comité de pilotage du CNP-NZ, la 24e Journée nationale de la liberté de la presse se tient dans un contexte où «la démocratie est mise à rude épreuve, sacrifiée à l’autel de la lutte des clans au sein des Forces armées nationales pour la gestion du pouvoir d’Etat». «Tout se passe comme si la démocratie était inefficace contre le terrorisme», a fait remarquer le président du Comité de pilotage, Guézouma Sanogo.

Le CNP-NZ a, par ailleurs, noté une dégradation de l’état de la liberté de la presse au Burkina Faso depuis l’avènement des premières autorités de Transition. «Pour ce qui est des huit mois de ce qu’il est convenu d’appeler le MPSR 1, les défenseurs de la liberté d’expression et de la presse ont vu rouge», a lâché Guézouma Sanogo, qui a informé que de janvier à septembre 2022, le Centre a publié une dizaine de déclarations d’interpellations sur des cas de violation de la liberté d’expression et de la presse.

Déplorant des cas d’intimidations et d’agressions des journalistes et des défenseurs de la liberté d’expression et de la presse, le blocage du Conseil supérieur de la Communication (CSC), l’organe de régulation des médias au Burkina Faso, le CNP-NZ a organisé cette 24e Journée sous le thème «Régime de Transition: sauvegarder les libertés individuelles et collectives!».

«Il s’agit d’apprécier la liberté de la presse telle que vécue depuis l’avènement du MPSR en janvier 2022, de proposer des pistes pour défendre la liberté d’expression et de la presse dans ce contexte et d’interpeller l’ensemble des défenseurs de la liberté d’expression et de presse à plus de vigilance», a déclaré le président du Comité de pilotage du CNP-NZ. «Il est illusoire de croire que la liberté d’expression des opinions est antinomique d’avec la lutte contre le terrorisme.», se convainc-t-il.

Au classement de Reporter Sans Frontière (RSF) en 2022 sur la liberté de la presse, le Burkina Faso a perdu quatre places et a été 41e sur 180 pays.

Par Siaka CISSE (Stagiaire)