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Lutte anti-CFA: Kémi Séba relaxé par la justice sénégalaise

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Kémi Séba

Le leader de l’ONG URPANAF (Urgences panafricanistes), le Franco-Béninois, Kémi Séba, arrêté le vendredi 25 août et détenu à la prison de Reubeuss à Dakar pour avoir brûlé un billet de banque de 5 000 francs CFA lors d’une manifestation publique, a été relaxé ce mardi 29 août par la justice sénégalaise, a rapporté un témoin à Wakat Séra.

Le juge a ordonné, après plus de cinq heures de débats contradictoires opposant la partie civile et la défense dans cette affaire qui a retenu l’attention des anti-CFA de la sous-région notamment, la «relaxe» pure et simple de Kémi Séba, activiste français et de son camarade panafricaniste d’origine sénégalaise Alioune Ibn Abatalib Sow.

Selon l’avocat Mbaye Sall, partie civile, ce qui est reproché à Kémi Séba, considéré par certains comme le défenseur de la souveraineté africaine, n’est ni plus ni moins qu’un «acte d’indiscipline et d’impolitesse», une «altération».

Comme lors de son interpellation à la suite d’une plainte de la BCEAO (Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest), l’activiste Stello Gilles Cakpo Chichi alias Kémi Séba a indiqué à la barre qu’il «n’a pas brûlé le billet pour manquer de respect à la justice sénégalaise mais pour envoyer un signal fort aux néocolonialistes».

Propos que ses partisans qui ont pris d’assaut le palais de justice de Dakar ont approuvé par des acclamations, comportement non toléré par le tribunal qui a évacué la salle.

Seydi Gassama, directeur exécutif de Amnesty international au Sénégal et plusieurs leaders activistes sénégalais, notamment ceux de l’ONG URPANAF, ont apporté leur soutien indéfectible aux accusés qui étaient devant les juges ce matin du mardi 29 août 2017.

Au Burkina, le Mouvement Citoyen africain pour la Renaissance (CAR) avait condamné « l’arrestation » de Kémi Séba qui avait indiqué que son acte était seulement «symbolique».

A la veille de son arrestation, Kémi Séba avait posté un message sur sa page Facebook dans lequel il a déclaré: «Je savais qu’en effectuant cet acte purement symbolique, la BCEAO (…), sans doute sur commande de la Banque de France, engagerait une procédure visant à me mettre en prison. Je le savais, et je suis prêt à en payer le prix du plus profond de mon âme».

Mathias BAZIE