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Lutte antiterroriste: l’opposition veut que «ce qui sera dit ou fait soit de nature à encourager» les FDS

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Des porte-paroles de l'opposition politique burkinabè

L’opposition politique burkinabè souhaite que « ce qui sera dit ou fait soit de nature à encourager et à galvaniser nos vaillantes Forces de défense et de sécurité (FDS) dans leur travail de défense et de sécurisation du Burkina Faso », a déclaré à la presse, l’opposant Mamadou Kabré. Cette conférence de presse a abordé les points concernant le rapport à polémique du Mouvement burkinabè des droits humains sur d’éventuelles violations des droits humains au Burkina Faso, du passage à la Ve République, des remous au ministère de l’Economie et des Finances et des revendications des travailleurs de l’Education.

Le lendemain de la publication du rapport du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples ayant alimenté les débats au sein de la population, soit le 14 mars, le gouvernement burkinabè, tout en émettant des réserves sur les méthodes de travail des organisations de défense des droits humains, a annoncé qu’une enquête est ouverte pour faire la lumière, a fait d’abord observer M. Kabré, président du Parti républicain pour l’indépendance totale (PRIT) Lannaya qui a animé la conférence avec Yumanli Lompo, président du Parti national des démocrates sociaux (PNDS).

Tout en réitérant son « soutien ferme » aux FDS en qui elle a « foi » dans la guerre contre le terrorisme, l’opposition a également réaffirmé qu’elle « est contre toute exécution sommaire ou extrajudiciaire, parce qu’elle comporte des risques énormes d’erreurs, et peut être utilisée comme instrument de règlements de comptes ciblant des individus ou des groupes ».

« Aucun citoyen n’est protégé contre un complot ou un règlement de comptes de la part d’un ennemi, d’un concurrent ou d’un adversaire », a signifié le président du PRIT-lannaya, soulignant qu’à ce stade, « l’Opposition ne dispose pas d’éléments pour conforter ou rejeter le rapport du MBDHP ». C’est pourquoi, a-t-il dit, « elle souscrit donc à l’idée du gouvernement d’ouvrir une enquête pour savoir ce qui s’est passé ».

Sur l’adoption de la nouvelle Constitution, l’opposition a reconnu qu’il est loisible au chef de l’Etat de décider par quel mode cela se fera, de même que la date et autres. Mais, le regroupement politique a émis des réserves d’autant plus qu’une cacophonie a précédé l’annonce officielle de l’adoption par voie référendaire puisque « cela a contredit les propos du ministre de la Justice, Réné Bagoro qui annonçait deux semaines auparavant que le passage à la Ve République se ferait par voie parlementaire ».

« Aujourd’hui, il est clair que l’Opposition n’a exercé aucune pression sur le Président Kaboré pour qu’il décide qu’on aille au référendum. Il a pris sa décision librement et en connaissance de cause », a précisé Mamadou Kabré, se demandant « quand ce référendum aura-t-il lieu puisque déjà, nous avons une élection couplée présidentielle et législatives en 2020 ».

Pour l’Opposition, « il est hors de question de découpler ces deux élections. Car, si l’on retarde l’élection des députés, le président élu risque de n’avoir pas la majorité pour gouverner, ce qui entrainera une crise institutionnelle », s’est-il expliqué, proposant qu’on « couple les législatives et la présidentielle, pour permettre au peuple de choisir un président et de lui offrir du même coup une majorité parlementaire pour gouverner ».

Sur la fronde sociale qui est alimentée actuellement par des éventuels débrayages au ministère de l’Economie et celui de l’Education nationale, l’opposition a réaffirmé son soutien à la lutte des travailleurs et appelé le gouvernement à opter pour un dialogue « sincère » pour la résolution des problèmes.

Sur la question du Fonds commun notamment, l’opposition pense que le « gouvernement aurait dû avoir ce nécessaire dialogue avec les syndicalistes et les banquiers, pour voir comment les fonctionnaires qui ont pris des prêts sur le fonds commun pourraient éponger leurs dettes sans être clochardisés ». Elle estime aussi que « le moratoire d’un semestre n’est pas une solution, mais un report du problème ».

Pour ce qui concerne les enseignants, « à l’approche de l’échéance, et surtout à l’approche des examens de fin d’année, l’Opposition voudrait inviter le gouvernement à respecter sa parole donnée et à remplir sa part de contrat vis-à-vis du monde de l’éducation ». Le regroupement de la trentaine de partis politiques ne souhaite pas « qu’il y ait une quelconque perturbation des examens de fin d’année, à cause du dilatoire habituel de nos dirigeants ».

Bien avant de commencer la conférence, les conférenciers du jour ont fait une mise au point par rapport à la conférence de presse des libéraux tenue hier en précisant que « toute l’opposition et non seulement les partis des libéraux, s’organisent pour remporter les élections un coup K.O. », les prochaines séances électorales à venir.

Par Bernard BOUGOUM