Depuis ce jeudi 6 juin 2024, le Syndicat national des assurances, banques et établissements financiers (Synabef) est en grève générale suite à l’arrestation de son secrétaire général, Hamadoun Bah. Prévue initialement pour 48 heures, elle a été prolongée le samedi 8 juin pour un arrêt de travail illimité jusqu’à sa libération.
Le Synabef considère l’arrestation de son secrétaire général, Hamadoun Bah, comme une « entrave à la liberté syndicale ». À l’issue des premières 48 heures de grève annoncée jeudi, le Synabef a déclaré le samedi 8 juin que le mouvement de grève se poursuivra jusqu’à la libération de leur camarade, fermant la majorité des banques et assurances du pays.
M. Bah, également secrétaire général adjoint de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), a été arrêté pour « faux et usage de faux ». Il est soupçonné d’avoir falsifié le procès-verbal d’une assemblée générale du Synabef en ajoutant la signature de personnes absentes, y compris celle de Papa Sadio Traoré, un représentant de la banque BDM. Une plainte déposée pour ces faits, ainsi que pour « injures » et « diffamation », a conduit à son incarcération.
Plusieurs organisations syndicales, y compris celles des secteurs des mines, des collectivités territoriales et de l’éducation, soutiennent le Synabef, exigeant la libération immédiate de Hamadoun Bah et dénonçant une tentative de museler le mouvement syndical.
La grève des banques s’étend également aux plus grandes compagnies de distribution pétrolières. Cette situation paralyse le secteur bancaire et impacte les habitants de la capitale. Les interruptions fréquentes d’électricité et les difficultés économiques aggravent la situation. A Bamako ainsi qu’à l’intérieur du pays, beaucoup de citoyens dénoncent cette grève, à moins d’une semaine de la fête de Tabaski. Ils appellent les parties à un dénouement rapide.
Par Marie-Ange Diallo (stagiaire)
