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Niger: Bazoum Président, terroristes résistants!

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Mohamed Bazoum, le poing de la victoire, haut levé

Mohamed Bazoum, candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya) est élu président de la République, avec 55,66%, contre 44,34% pour son vaillant challenger, le champion du Renouveau démocratique et républicain (RDR Tchanji, opposition), Mahamane Ousmane. La messe est dite. La Cour constitutionnelle du Niger, après avoir pris le temps nécessaire, que certains ont trouvé long, sans doute pour pour éplucher et examiner avec parcimonie, le lot de recours déposés sur sa table, a donné son verdict. A la suite de la proclamation par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) des résultats provisoires, ceux définitifs confirment le choix des Nigériens de rester dans la dynamique démocratique pour laquelle le pays et ses dirigeants ont opté.

En principe, au soir du 2 avril prochain, le président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum, prendra le témoin des mains d’un autre président démocratiquement élu, Mahamadou Issoufou, qui, respectant la loi fondamentale de son pays, quittera le pouvoir, après les deux quinquennats auxquels lui donne droit la Constitution. Partir, un choix qui aurait pu être difficile pour Mahamadou Issoufou, dans un printemps de mandats anticonstitutionnels ou sans compteur, suite à des charcutages de constitutions. Les exemples de prédateurs de l’alternance démocratique formillent, avec l’Ivoirien Alassane Dramane Ouattara et le Guinéen Alpha Condé qui ont inauguré leur 3è mandat, le Tchadien, le Maréchal aux galons flambant neufs, Idriss Déby Itno, qui aspire à un 7è mandat et le Congolais Denis Sassou N’Guesso, 77 ans et 36 ans au pouvoir, qui est encore candidat à sa propre succession, dans une élection présidentielle dont le premier tour s’est déroulé ce dimanche dans le calme, mais avec une faible participation.

Mais, le Niger est demeuré dans l’œil du cyclone et comme pour appeler Mohamed Bazoum à bander davantage les muscles, les ignobles hommes armés non identifiés se sont signalés, de la plus horrible des manières, ce même dimanche de proclamation des résultats définitifs du second tour de la présidentielle. Et hasard ou coup bien préparé, c’est à Tahoua, région d’origine du président Mahamadou Issoufou, et plus précisément dans le département de Tilia, que ces individus sans foi ni loi, ont commis le crime du jour. Selon les premières informations, non encore officielles, la comptabilité macabre dépasse l’entendement: une soixantaine de villageois auraient été massacrés. L’attaque qui s’est produite autour des puits de Intazayan et de Bakorat, fut des plus ignobles. Les assaillants, toujours selon nos sources, auraient rassemblé les hommes à part, avant de les tuer et de violer les femmes du village. Et, comme de vulgaires bandits, ils se sont volatilisés dans la nature, emportant les biens de leurs victimes.

Plus que jamais, Mohamed Bazoum est bien au pied du mur. La lutte contre le terrorisme et le banditisme, action qu’il avait érigée en priorité dans son programme de campagne. Sauf que l’heure n’est plus au discours, mais à l’acte. L’urgence s’impose, d’autant plus que ceux qui ont pris pour option d’assassiner de pauvres populations sans défense, essaieront, sans aucun doute, de profiter de ce léger flottement qui entoure toujours le passage d’un régime à un autre, pour commettre leur sombre dessein. Ancien ministre en charge de l’Intérieur, qui connaît bien le dossier et le terrain, le nouveau président et les forces armées nigériennes, dont il a toujours loué la détermination et le courage, ne bénéficieront du moindre état de grâce. L’heure est grave et les populations civiles ne savent plus à quel saint se vouer. La zone des 3 frontières, que partagent le Niger, le Burkina Faso et le Mali, et où se sont sanctuarisés les terroristes, a besoin d’un grand nettoyage.

Mohamed Bazoum, est prévenu, car les tueurs du désert, qui ont frappé, le jour de la proclamation de sa victoire à la présidentielle, voudraient lui lancer un avertissement, avec frais, qu’ils ne s’y seraient pas pris autrement.

Par Wakat Séra