Accueil A la une Niger: et le chef de la junte est … général Abdourahamane Tiani

Niger: et le chef de la junte est … général Abdourahamane Tiani

0
Le chef de la junte, le général Abdourahmane Tiani

Le général Abdourahamane Tiani est devenu, sans grande surprise, le chef de la junte qui a annoncé avoir renversé le régime de Mohamed Bazoum. Certes, il ne figurait pas sur la «photo de famille» lors de la déclaration des militaires à la télévision nationale pour couronner la folle journée du mercredi 26 juillet au cours de laquelle le Niger est retourné à la case «coup d’Etat». Et son absence comblée par la présence de son adjoint avait suscité quelques interrogations.  C’est donc sans surprise que l’homme prend la présidence de la junte, lui qui a été, et est, à la manœuvre de ce que certains considèrent toujours comme une «tentative de coup d’Etat». Le général, ci-devant patron de la Garde présidentielle durant les deux mandats de Mahamadou Issoufou et reconduit par Mohamed Bazoum est donc sorti définitivement de l’ombre. Cet officier supérieur qui s’est illustré surtout en déjouant deux coups d’Etat, dont un à la veille de l’investiture du prédécesseur et «alter ego» de Mohamed Bazoum, est donc finalement passé lui-même à l’acte, alors que bruissait la rumeur de son éviction d’un poste qui était devenu, pour lui, comme un héritage, donc «sa» chose. Désormais le chef de la junte est ce président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) qui n’avait ni nom, ni visage.

La junte militaire qui a annoncé avoir pris le pouvoir au Niger

Toutefois, selon certaines sources, la situation reste confuse au Palais présidentiel. Le président Mohamed Bazoum refuse toujours de signer sa démission et les militaires qui ont annoncé avoir pris le pouvoir n’arrivaient pas à s’entendre sur la personnalité qui dirigera la transition. Certainement que ce sont ces désaccords profonds entre eux, qui ont fait durer le choix qui a fini par se porter sur le général Abdourahamane Tiani, le «déjoueur» de coup d’Etat devenu «faiseur» de coup d’Etat.

Dans le même temps, à se référer à leur déclaration, notamment celle du chef d’Etat-major général qui a marqué le ralliement de l’armée aux côtés des auteurs directs de l’action de force, les «nouveaux maîtres» militaires de Niamey prennent très au sérieux les mises en garde de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Certains, selon notre source, commencent même à redouter les injonctions de la CEDEAO et de la communauté internationale, et comptent s’aménager une porte de sortie.

Par Wakat Séra