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Niger: les HANI* ont encore frappé!

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Les femmes et les enfants ne sont pas épargnés par les hommes armés non identifiés (Ph. d'illustration/arabnews.fr)

37! Ce n’est pas la moisson de médailles ramenées par le Niger, des derniers Jeux Olympiques-Tokyo 2020. C’est, malheureusement, le bilan provisoire macabre de la dernière attaque dans le village de Darey-Daye, 300 kilomètres au nord de Niamey, dans la région martyre de Tillabéri. 37 civils dont 13 mineurs et quatre femmes, massacrés par les fameux hommes armés non identifiés. Et c’était en plein jour, pendant que les innocents paysans cultivaient leurs champs. «Ils ont tiré sur tout ce qui bouge», a déclaré, toujours sous le choc et la gorge nouée par la peur,  un témoin, preuve que la seule intention ignominieuse des terroristes, était de tuer sans autre forme de procès.

Faisant preuve, comme à l’accoutumée, d’une lâcheté qui n’a d’égale que leur voracité de pilleurs de populations sans défense, qui sont devenues leurs cibles favorites, les assaillants, dans cette attaque non encore revendiquée, alourdissent la triste comptabilité de morts du fait de ces hors la loi qui s’affichent davantage comme des bandits de grand chemin, que des guerriers menant une quelconque djihad. Peu avant Darey-Daye, soit une semaine avant, ce sont 15 autres civils, des paysans aussi, qui ont été tués dans le village de Falanzandan par des hommes armés non identifiés-encore-!

Le bilan est loin d’être exhaustif, car en début de l’année, c’est une centaine de personnes qui avaient été tuées par des djihadistes, dans les villages nigériens de Tchombangou et Zaroumdareye, encore non loin de la frontière malienne. Une zone dite des Trois frontières, que le Niger partage avec le Mali et le Burkina Faso, deux autres pays sahéliens, où civils et soldats, tombent au quotidien face aux canons toujours fumants ou explosant sur des mines, dans des pièges savamment tendus par les assoiffés de sang. Les paysans, il faut le reconnaître, sans grande, ou sans protection du tout, les armées nationales subissant en permanence la puissance de feu d’assaillants, aidés dans leur sale besogne par le dénuement des forces loyales et le peu ou prou d’efficacité de leurs services de renseignement.

Sans oublier que bien des habitants jouent, pour des intérêts bassement financiers ou par peur de représailles, le jeu de terroristes qui, dans leurs tueries, endeuillent non seulement les populations mais s’accaparent de leurs terres et bétails. Affamés et sous la menace constante des hommes armés jamais identifiés, les villageois sont contraints à la fuite, facilitant ainsi la conquête de nouveaux espaces à ces terroristes, trafiquants de tout genre qui ont besoin de créer et de sécuriser les voies de leurs deals maffieux.

En tout cas, le Niger est loin d’être le pays le plus gâté en ce moment, lui qui doit faire face, aux inondations, à une flambée de choléra, justement causée par les fortes précipitations, au Covid-19 qui alarme le monde entier et les attaques terroristes. Mais le tableau est loin d’être désespérant, compte tenu de la détermination de Mohamed Bazoum, qui, en plus d’imprimer une nouvelle marque de gouvernance au Niger, a déjà, dans des assauts récents menés par ses soldats, infligé des pertes considérables aux terroristes et autres combattants de la nébuleuse Boko Haram. D’ailleurs, le président de la république nigérienne, toujours proche des populations à la base, n’a pas hésité, il y a quelques jours, à descendre dans les flots d’eau de pluie, pour soutenir ses concitoyens sinistrés. Des vidéos circulant à Niamey et sur les réseaux sociaux avaient, d’ailleurs, titré, en langue nationale, «Bazoum dans l’eau».

Avant cette virée aquatique, celui que ses concitoyens ont surnommé «don de Dieu», a fait ramener dans leurs villages, dans une région de Diffa au préalable sécurisée, plus de 6 000 déplacés. Du reste, le chef de l’Etat qui a musclé la lutte contre le terrorisme, tant au Niger qu’aux côtés de ses pairs de la sous-région et de l’Algérie, a promis mener des actions fortes dans cette zone des Trois frontières, dans laquelle se trouve, la région de Tillabéri, et où se sont sanctuarisés les terroristes. Dans ce combat prioritaire de la lutte contre l’insécurité, la cohésion nationale dans laquelle se sont engagées les populations nigériennes autour du pouvoir, et de meilleures motivations pour les Forces de défenses et de sécurité ne seront pas de trop.

Par Wakat Séra

*HANI: hommes armés non identifiés