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Niger: les militaires proposent trois ans de Transition, la CEDEAO rejette

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La junte militaire qui a annoncé avoir pris le pouvoir au Niger

Les positions se crispent davantage entre les militaires au pouvoir à Niamey et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui a rejeté, ce lundi 21 août 2023, les «trois ans de Transition» envisagés par les putschistes avant de rendre le pouvoir aux civils.

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a jugé, lundi 21 août 2023, «inacceptable» l’annonce d’une période de transition de «trois ans» au maximum par les militaires au pouvoir à Niamey, qui ont renversé le président élu, Mohamed Bazoum, le 26 juillet dernier.

L’institution sous régionale reste inflexible sur sa position, celle d’un retour «rapide» à l’ordre constitutionnel, ce qui implique la libération du président démocratiquement élu et son rétablissement dans ses fonctions.

Cette sortie de la CEDEAO est une réaction à l’annonce du régime militaire faite le samedi 19 août dernier. Le chef de la junte, le général Abdourahamane Tiani, avait en effet annoncé envisager une transition de «trois ans maximum», avant de rendre le pouvoir aux civils. Une sortie qui rompt avec les pratiques devenues courantes, dans la mesure où ce sont les dirigeants de l’instance sous régionale qui décident des calendriers à accorder aux pouvoirs de transition.

Mais ce désaccord entre les dirigeants ouest africains et les nouveaux hommes forts de Niamey est loin d’être une surprise tant les positions entre les deux parties se sont crispées ces derniers temps avec le déroulement des derniers évènements qui font croire que la sortie de crise n’est pas si proche.

La CEDEAO qui dit prioriser le dialogue pour une issue pacifique à la crise nigérienne, agite parallèlement sa force militaire pour ramener le président déchu dans ses fonctions. Les chefs d’état-major de l’Organisation ont, à cet effet, tenu leur deuxième réunion la semaine dernière à Accra au Ghana, pour l’opérationnalisation de cette option militaire. Un jour serait même déjà trouvé pour mener l’assaut sur Niamey.

De leur côté, le général Abdourahamane Tiani et ses hommes affirment que «si une agression devait être entreprise contre (eux), elle ne sera pas la promenade de santé à laquelle certains croient».

Des positions bien tranchées au moment où des missions de médiation, notamment de la CEDEAO, ont été à Niamey, courant le weekend, pour prêcher le dialogue en vue d’une sortie pacifique de cette crise. La délégation de l’organisation ouest africaine a rencontré le chef de la junte, le général Tiani ainsi que le président renversé, Mohamed Bazoum.

Par Siaka CISSE