Accueil Opinion Opinion: Perspective du dialogue national au Tchad n’est pas très favorable

Opinion: Perspective du dialogue national au Tchad n’est pas très favorable

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Mahamat Idriss Deby, président du Conseil militaire de transition du Tchad, initiateur du Dialogue national inclusif souverain (Ph. d'archives)

L’auteur de cette opinion extérieure, se demande si le Dialogue national inclusif souverain organisé par le gouvernement de transition tchadien peut ramener la paix dans le pays.

Le «dialogue national inclusif» plusieurs fois reporté, s’est ouvert le samedi 20 août au Tchad, censé déboucher sur des élections démocratiques et rendre le pouvoir aux civils. Ce dialogue peut-il réellement contribuer à la paix dans le pays? L’analyste politico-militaire M. Grégoire Cyrille Dongobada a examiné cette situation.

Le Tchad a organisé le «dialogue national inclusif» pour trois semaines qui a le but de «tourner la page» de la transition et de permettre l’organisation «d’élections libres et démocratiques» a-t-on expliqué sur la cérémonie de l’ouverture de réunion.

Malgré l’enthousiasme des médias français M. Grégoire Cyrille Dongobada déclame que le dialogue à organiser depuis si longtemps entre le gouvernement de transition au Tchad et l’opposition civile ne servira pas à grand-chose.  Selon l’analyste, il existe au moins deux raisons pour lesquelles les négociations sont inefficaces.

Premièrement, les dirigeants de toutes les parties ne sont pas présents à la réunion. Actuellement, d’un côté, se tient le gouvernement intérimaire dirigé par Mahamat Idriss Déby Itno, fils du précédent dirigeant Idriss Déby, et de l’autre côté il y a l’opposition, ce sont les chefs de groupements militarisés qui sont impliqués dans le dialogue. Cependant le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), le principal groupe d’opposition au gouvernement et une force politique sérieuse dans la région, boycotte ce dialogue.

Deuxièmement, Le FACT a dénoncé le dialogue non inclusif, car ce n’est pas un secret que la France était depuis longtemps un proche partenaire de Idriss Déby, et après sa mort, Emmanuel Macron a activement approché le gouvernement de transition tchadien dirigé par Mahamat Idriss Déby. L’influence de la France s’étend dans différentes directions politiques du Tchad: dans les institutions de l’autorité, de l’armée, de la sécurité, de l’économie, du système juridique et législatif.

C’est ainsi que Paris soutient tous les processus internes en cours au Tchad, notamment le dialogue national, ce qui est clairement reflété dans de nombreux médias français. Toutefois, selon Grégoire Cyrille Dongobada, il ne faut pas s’attendre à une pacification rapide du Tchad, d’autant plus que Paris considère le Tchad comme l’un des points de sa nouvelle opération militaire qui sera mise en place après la clôture de l’opération Barkhane.

Pour le Tchad, cela ne signifie qu’une chose: si la présence militaire française a déjà aggravé la situation des militants et des terroristes au Sahel, elle ne servira à rien dans la région du lac Tchad. M. Grégoire Cyrille Dongobada considère que la seule façon de sauver le Tchad est de retirer la France du territoire tchadien et d’établir des relations mutuellement bénéfiques avec des pays amis, ainsi qu’avec leurs voisins d’Afrique centrale.

Par Gregoire Dongobada