Accueil A la une Ouagadougou: des manifestants appellent à la « prolongation » de la transition

Ouagadougou: des manifestants appellent à la « prolongation » de la transition

0
Les responsables de la Coordination nationale des associations de la veille citoyenne

Des manifestants, répondant à l’invitation de la Coordination nationale des Associations de Veille citoyenne (CNAVC), ont appelé à la « prolongation » de la transition sous le leadership du capitaine Ibrahim Traoré, lors d’un meeting de soutien au régime, au stade Issoufou Joseph Conombo, ex-stade municipal de Ouagadougou, ce samedi 11 mai 2024. 

Des Burkinabè ont pris d’assaut le stade Issoufou Joseph Conombo, ex-stade municipal de Ouagadougou, à l’appel de la Coordination nationale des Associations de Veille citoyenne (CNAVC) pour réaffirmer leur soutien aux dirigeants de la transition, notamment le président, le capitaine Ibrahim Traoré, qu’ils considèrent comme une « bénédiction » pour le pays des « Hommes intègres », à un meeting de soutien et de reconnaissance aux autorités.

Visuel portant un message de soutien au président Ibrahim Traoré et à la transition

A l’extérieur comme à l’intérieur du stade, les messages des banderoles et autres affiches ou visuels de communication se sont voulus sans équivoques. Il s’agit du soutien ferme de ces manifestants, qui ont bravé le soleil de plomb, à la transition dirigée depuis le 2 octobre 2022 par le capitaine Ibrahim Traoré et ses camarades qui ont apporté la rectification au sein du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) dans une deuxième version, après la chute du président Paul-Henri Sandaogo Damiba.

Des slogans sans équivoques…

« Oui à la prolongation de la transition pour la libération totale et la refondation de notre nation ! Manifestation pour réitérer notre soutien indéfectible au camarade capitaine Ibrahim Traoré. Les dignes fils engagés pour la nation. Les ennemis de l’Alliance des Etats du sahel (AES), à bas ! Les ennemis du Burkina Faso, du Mali, du Niger et de Vladimir Poutine, à bas ! A bas les ennemis

Des dirigeants d’associations passant leur message au public

du peuple ! A bas les politiques de déstabilisation ! A bas les impérialistes et leurs valets locaux ! La patrie ou la mort nous vaincrons ! », lit-on sur certaines affiches.

Les différents maîtres de cérémonie qui se remplaçaient à tour de rôle sur le géant podium dressé au milieu du stade sur la pelouse, allaient chacun avec sa formule pour insister sur leur volonté de la prolongation de la transition avec pour guide « éclairé », le capitaine Ibrahim Traoré. « Pas de vote ! Vote kabéyé ! On est fatigué des 2 000 f (allusion faite aux achats de consciences des populations par les acteurs politiques)! C’est IB notre président ! Ce samedi annonce le deuil des politiciens », ont-ils, entre autres, soutenu.

Certains dirigeants des associations qui font partie de la CNAVC, se sont eux, attaqués à la justice qu’ils jugent « mauvaise » surtout pour la masse. Ils ont aussi estimé que le salue du Burkina Faso viendrait de la longévité d’un président « visionnaire » comme leur champion, le capitaine Traoré. « Le développement se réalise dans la durée », a signifié un « wayignan », terme communément utilisé pour désigner les soutiens farouches de la transition.

Une vue des manifestants à la loge officielle

Il a pris l’exemple de la Libye, de la Russie, de la Chine, de la France qui ont été développé grâce à la longévité de leurs présidents à un certain moment donné dans leur l’histoire. « Poutine a fait combien d’année au pouvoir ? Kadhafi, Mao Zedong ou même De Gaulle, ont fait combien d’année au pouvoir avant de développer leur pays », a-t-il demandé à la foule qui a répondu par des cris.

Puis vient le moment où les secrétaires de la CNAVC ont été appelés sur le podium, pour livrer leur déclaration. Le secrétaire générale de la CNAVC, Ghislain Dabiré, a d’entrée de jeu, rendu un vibrant hommage au Forces de défense et de sécurité (FDS) et aux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) pour les efforts consentis dans la reconquête du territoire national ainsi qu’au peuple burkinabè pour sa résilience et son active participation dans cette traversée difficile du pays.

Le secrétaire général de la CNAVC, Ghislain Dabiré

Les organisateurs du meeting demandent de « continuer (la) marche triomphale » du pays

Pour lui, en répondant à l’appel de la CNAVC, les manifestants ont répondu à « la poursuite de l’histoire (du Burkina Faso), à (son) tournant décisif, à la revivification d’une étoile qui rayonne depuis maintenant 18 mois. La transition du capitaine Ibrahim Traoré ». « Dans la marche difficile de notre pays sous le joug du terrorisme depuis près d’une décennie, l’histoire nous a fait chance en nous révélant dans les rangs de nos hommes (…), un libérateur », a martelé Ghislain Dabiré avant d’énumérer « d’énormes avancées et acquis » à mettre à l’actif de la transition.

Pour la CNAVC, les résultats de la transition sont visibles sur le plan sécuritaire où « l’armée n’a jamais été aussi équipée » ainsi que sur le plan de la réorganisation du dispositif militaire où les autorités ont « révolutionné l’approche militaire » dans la lutte contre les Groupes armés terroristes (GAT). Sur le plan économique, la vision pour l’industrialisation du Burkina Faso a permis d’initier les grands projets à travers l’Agence pour la promotion de l’entreprenariat communautaire et sur le plan alimentaire, il y a l’offensive agricole et l’initiative présidentielle pour l’autosuffisance alimentaire qui ont été lancées par la transition, a-t-il souligné.

Ce qui, à l’en croire, « ont permis le labour gratuit de plus 64 000 hectares en 2023, l’aménagement de plus de 10 648 hectares de plus sur le site agricole de Bagré et l’acquisition d’un important lot de matériel, de semences et d’intrants ».

Ce bilan non exhaustif de la transition qu’il a dressé interpelle les Burkinabè sur la nécessité de poursuivre ces efforts et accepter les sacrifices à venir, selon les organisateurs de ce meeting de soutien et de reconnaissance au dirigeants de la transition. « Toutefois, pour continuer cette marche triomphale, toutes les couches de notre société sont appelées à décider dans un futur proche du destin de notre pays », a relevé le porte-parole de la CNAVC, Ghislain Dabiré, estimant que cela doit être une formalité car la rencontre qui devra décider du sort du pays, par ricochet, celui des autorités actuelles, « ne doit rien être que la prolongation pure et simple de la transition ».

« Ainsi, conformément à la charte de la transition adoptée en octobre 2022, le peuple se prononcera bientôt sur les nouvelles orientations de la dynamique de refondation de notre pays. C’est pourquoi nous lançons un appel à tous les Burkinabè d’œuvrer à l’accompagnement de la volonté du peuple de toujours porter le capitaine Ibrahim Traoré comme leader incontestable pour la reconquête de notre territoire et de la refondation totale de notre nation », a réitéré Ghislain Dabiré, lançant un appel à tout le peuple à faire « barrage aux manipulateurs, aux opportunistes qui ne pensent qu’aux élections pour piller (la) nation ».

S’il est clair que le message de la prolongation de la transition doit passer par les assises nationales en vue, les avis de certains responsables d’association de soutien à la transition, qui s’exprimaient en langue mooré, sont plus fermes dans leurs exigences. Mieux, ils s’opposent sans ambiguïté à la tenue des assises qui n’est que du folklore pour contenter une certaine bourgeoisie de la société burkinabè. C’est pourquoi ils ont demandé au président Ibrahim Traoré de ne pas entériner le texte voté par l’Assemblée législative de transition (ALT) car sa mission de reconquête du territoire doit se poursuivre et il ne devrait y avoir de débat autour de ce sujet.

Par Bernard BOUGOUM