Accueil A la une Présidentielle en RDC: le temps se gâte!

Présidentielle en RDC: le temps se gâte!

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Déjà le V de la victoire pour Moïse Katumbi et les siens

Le ciel socio-politique est sombre et même noir d’inquiétudes en République démocratique du Congo avant élection. Il n’est nul besoin d’avoir un oeil de lynx ou se munir d’une loupe pour en être certain. La campagne électorale, notamment pour la présidentielle du 20 décembre, est loin d’arranger la situation. Les flèches acérées décochées les uns contre les autres par les candidats en piste pour être calife à la place du calife, lui-même en course pour sa propre succession ne font pas que pimenter les meetings de cette campagne électorale. Elles provoquent l’ire dans le camp adverse au point de pousser des supporters d’un candidat à s’en prendre physiquement à ceux d’en face. C’est ainsi que des jeunes, qui seraient proches du président candidat Felix Tshisekedi, auraient pris à partie, le mardi 28 novembre, un cadre du parti Ensemble pour la République de Moïse Katumbi.

Moïse Katumbi et ses soutiens, Matata Ponyo et Seth Kikuni arrivés à Kindu dans l’est du pays pour un meeting, ont dû se rabattre, ce jour-là, sur une autre place pour haranguer leurs militants, la Tribune centrale de l’artère principale de la ville leur ayant été interdite par les autorités. Mais ils n’étaient pas au bout de leurs peines de la journée qui est devenue simplement cauchemardesque, à l’issue de cette scène surréaliste dans laquelle le responsable de la jeunesse d’Ensemble pour la République a été «lapidé» et roué de coups jusqu’à ce que mort s’en suive.

Une version du parti endeuillé, contredite par l’édile de la ville, qui affirme que l’homme a été victime d’une chute d’un véhicule du cortège avant d’être «tamponné». Question: qu’est-ce qui a donc conduit la police à intervenir et faire parler la poudre? Plus jamais ça! De tels actes d’intolérance aboutissant à mort d’homme ne sont pas admissibles dans une république démocratique. Elections c’est pas la guerre, peut-on dire pour faire comme l’artiste congolais Zao, qui a chanté, «le football c’est pas la guerre».

Et c’est dans cette ambiance de deuil et de violences que l’Union européenne jette l’éponge dans l’observation des élections selon son schéma initial. Le pouvoir en place l’ayant empêché de déployer tout son arsenal d’observation, notamment les téléphones et les kits d’internet par satellite, la mission de l’UE a revu ses ambitions à la baisse. Ce qui pourrait tout de même porter un coup à la crédibilité de ces élections du 20 décembre. C’est peut-être trop tôt de mettre en doute la transparence du vote à venir, mais on peut bien se demander pourquoi les autorités s’opposent à cette action de l’Union européenne qui ne peut que renforcer le crédit de ces élections.

Autant les observateurs internationaux ne sont pas exempts de critiques, autant ces élections dont les chefs d’orchestre, en l’occurrence la Commission électorale nationale indépendante et son président Denis Kadima Kazadi, ne font pas l’unanimité auprès des candidats de l’opposition et de certaines organisations de la société civile, ont besoin de toutes les garanties pour que leurs résultats soient acceptés par tous.

La RD Congo connaîtra-t-elle des élections apaisées ou le 20 décembre sera-t-elle la date où la démocratie vivra un recul majeur?

Par Wakat Séra