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Procès du dossier Thomas Sankara: «Nous ne reconnaissons pas ce jugement», avocat de Blaise Compaoré

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Procès du dossier Thomas Sankara

«Nous ne reconnaissons pas ce jugement comme ressortant d’un procès et d’une procédure équitables», a affirmé ce 28 octobre 2021, dans un entretien accordé à VOA Afrique, Me Olivier Sur, l’un des avocats de l’ancien président burkinabè Blaise Compaoré, qui se prononçait sur le procès du dossier Thomas Sankara et de ses 12 Compagnons. Pour cet avocat, il s’agit «de gesticulations pour donner à l’État le gage de faire semblant d’organiser un procès face à l’histoire». Me Olivier Sur a en substance dénoncé un procès qui ne serait pas équitable pour son client.

L’ancien président Blaise Compaoré fait partie des principaux accusés dans l’affaire de l’assassinat du père de la Révolution burkinabè, Thomas Sankara, et de ses 12 compagnons. Le procès de ce dossier a débuté le 16 octobre dernier en l’absence de Blaise Compaoré, qui sera probablement jugé par contumace.

Interrogé par VOA Afrique sur ce procès, l’avocat de l’ancien président Me Olivier Sur a affirmé ne pas «reconnaître ce jugement» conduit par le tribunal militaire qu’il a qualifié de «tribunal d’exception». «Nous ne reconnaissons pas ce jugement comme ressortant d’un procès et d’une procédure équitables», a déclaré Me Olivier Sur à nos confrères.

L’avocat a dénoncé un jugement qui ne serait pas «équitable» pour son client, tout en pointant du doigt «un procès unique» devant un tribunal «exceptionnel». Me Olivier Sur a par ailleurs déclaré qu’il s’agit «de gesticulations pour donner à l’état le gage de faire semblant d’organiser un procès face à l’histoire».  «Il n’y a pas de procès sans débats contradictoires. Dès lors qu’il n’y a pas de débats contradictoires, personne ne reconnaîtra ce procès», a conclu l’avocat de Blaise Compaoré.

Il a cité en exemple, le refus d’extradition du frère cadet de l’ancien président du Faso, François Compaoré, par la cour de Strasbourg, qui par ce geste, «ne reconnaît pas la justice burkinabè», selon Me Olivier Sur.

«Donc la cour de Strasbourg, à fortiori, vient dire que la justice du Burkina n’est pas en mesure de juger selon les règles du procès équitable. Ainsi, cela nous suffit pour déconsidérer la procédure telle qu’elle est menée en ce moment», a-t-il affirmé.

Interrogé au sujet de la non présence de son client au procès, l’avocat Olivier Sur a estimé que les conditions d’un procès équitable n’étaient pas réunies pour l’ancien président Blaise Compaoré. Il a indiqué n’avoir «rien reçu» du document de procédure qui compte environ 20 000 pages.

«Comment voulez-vous, par conséquent, moi qui suis son avocat et Me Abdoul Ouédraogo au Burkina, puissions faire notre métier dans de bonnes conditions. Si nous ne pouvons pas exercer notre métier dans de bonnes conditions, il n’est pas question que notre client, l’ancien président Blaise Compaoré, se retrouve sur le banc des prévenus, sans avoir la garantie d’un procès équitable», a laissé entendre Me Olivier Sur.

Par Siaka CISSE (Stagiaire)