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Procès Thomas Sankara: « Se défendre maladroitement n’est pas synonyme de culpabilité » (Me Maria Kanyili)

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Me Maria Kanyili a affirmé, ce mercredi 23 mars 2022, que « se défendre maladroitement n’est pas synonyme de culpabilité », au cours de sa plaidoirie au procès de l’assassinat du président Thomas Sankara et de ses douze collaborateurs. Cet avocat défend dans ce dossier le sergent à la retraite, Bossobè Traoré, poursuivi dans ce dossier pour complicité d’attentat à la sureté de l’Etat et complicité d’assassinat.

Selon Me Maria Kanyili, son client et l’ex-président Thomas Sankara « entretenaient d’excellentes relations ». Son client Bossobè Traoré est poursuivi dans ce dossier pour complicité d’attentat à la sureté de l’Etat et complicité d’assassinat. Le parquet avait requis 20 ans contre lui.

Son Conseil, Me Kanyili a indiqué que les infractions collées à son client ne sont pas constituées, regrettant que le dossier soit basé seulement sur les témoignages. « Se défendre maladroitement n’est pas synonyme de culpabilité. En général, les innocents se défendent maladroitement », a-t-il indiqué avant de démontrer que le « parquet n’a pas pu établir l’infraction ».

Au cours des témoignages, il est ressorti que c’est Bossobè Traoré qui est la taupe qui a signalé le commando quand le président Thomas Sankara est arrivé dans le Conseil de l’Entente pour que les assaillants puissent venir commettre l’irréparable. Il est aussi ressorti dans ces mêmes témoignages que le client de Maria Kanyili participait aux réunions préparatoires pour l’assassinat du père de la révolution burkinabè.

Mais, pour l’avocate, rien de tout cela n’est prouvé. Alors, elle demandé au tribunal d’acquitter son client pour infractions non constituées ou au bénéfice du doute qui profite à l’accusé.

Me Zaliyatou Aouba, Conseil de l’accusé Idrissa Sawadogo a signifié au tribunal militaire qu’au regard de ce qui se trouve dans le dossier, son client n’est pas coupable. Elle a invoqué la prescription des faits et la non constitution des faits reprochés à son client pour demander sa relaxe.

Elle a estimé que les réquisitions du ministère public étaient « grave et excessives ». Comme ses autres confrères et consœurs, Me Aouba a souligné l’absence de preuve qui sème le doute et cela doit bénéficier aux accusés, donc à son client, Idrissa Sawadogo.

Le dernier a passé plaider ce mercredi est Me Ollo Larousse Hien, défenseur de Tondé Ninda dit Mããng Naaba, accusé de subornation de témoin. Me Hien a attiré l’attention du tribunal militaire que l’infraction de son client est un « délit » et non un crime. Il a ensuite marqué son étonnement quant aux réquisitions du parquet qui a collé trois ans de prison ferme et 900 000 Fcfa à son client, soulignant que ce sont les peines maximales dans ce cas d’espèce.

L’avocat a situé le contexte dans lequel son client a été pris dans cette affaire. Selon lui, Mããng Naaba n’est qu’une victime car fidèle au général Gilbert Diendéré, « une personnalité gênante » que certaines personnes et une bonne partie de l’opinion voulait voir écrouer.

Dans sa plaidoirie, Me Ollo Larousse Hien est arrivé à la conclusion que son client a été piégé et cela, non seulement, fausse le jeu mais annule l’infraction de Tondé Ninda. Le dossier de « mon client est un imbroglio et cafouillage juridiques », a-t-il dit, demandant qu’à défaut de débouter le parquet et libérer son client, de requalifier l’infraction de Mããng Naaba.

« Il n’y a aucun élément caractéristique de subornation », a-t-il réitéré, demande purement la relaxe de son client.

Le procès reprend demain matin à 9H avec la plaidoirie des avocats du général Gilbert Diendéré.

Par Bernard BOUGOUM