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Retrait de la Côte d’Ivoire de la CAHDP: grosse colère de la société civile

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Le président ivoirien, Alassane Ouattara (DR)

Le retrait de la reconnaissance de la compétence de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) par la Côte d’Ivoire, décidé le 29 avril 2020, irrite les Organisations de la société civile (OSC) qui ont exprimé leur colère dans un communiqué dont nous avons reçu copie. Pour les sept OSC, «cette décision apparait illégitime car elle indique manifestement un recul en matière de protection des droits humains». Ces ONG accusent le gouvernement d’avoir sacrifié sur l’autel de ses intérêts plusieurs années de lutte qui ont été liquidées en un tour de main autour de la table du conseil des ministres. «Les signataires de la présente déclaration tiennent à rappeler que la déclaration de la reconnaissance de la compétence de la Cour par la Côte d’Ivoire en 2013 est le fruit d’un long et pénible combat de lobbying et de plaidoyer des ONG. Ce sont ainsi, plusieurs années de lutte, qui viennent d’être annihilées, à l’issue de seulement deux heures de réunion», se plaignent ces organisations. Elles «expriment leur profond regret et condamnent avec la plus grande fermeté cette décision du Conseil des ministres qui restreint désormais l’accès des personnes privées à la justice africaine». Partant, «les signataires invitent instamment le Gouvernement ivoirien à reconsidérer cette décision dans l’intérêt de la prévention, de la promotion et de la protection des droits humains et du peuple de Côte d’Ivoire dont il tient sa souveraineté».

Cette décision du gouvernement ivoirien est liée à l’affaire Guillaume Kigbafori Soro (GKS), l’ancien président de l’Assemblée nationale, poursuivi pour tentative de coup d’Etat. La Cour africaine avait ordonné au pouvoir d’Abidjan de surseoir aux poursuites judiciaires contre l’ex-Premier ministre du président Alassane Ouattara qui s’est déclaré candidat à la présidentielle d’octobre 2020. Il a été condamné à 20 ans d’emprisonnement et 7 ans de privation de droit civique, ce qui l’empêche, du coup, de se présenter à la présidentielle d’octobre 2020.

Mahamadou Doumbia, Correspondant Wakat Séra à Abidjan