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Supposée fuite de Togolais vers le Bénin: ce qu’il faut réellement comprendre et savoir…

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Que s'est-il réellement passé dans la région des Savanes au Togo?

Ce dimanche, il a été signalé un déplacement massif de familles togolaises de la région des Savanes vers la ville de Matéri au Bénin pour y trouver refuge. Les médias pointent en arrière-plan, les récentes attaques terroristes qui ont eu lieu au début du mois de février. Qu’en est-il réellement? Que faut-il savoir? Est-ce vraiment un déplacement ou une fuite tel que détaillé? Nous avons mené l’enquête.

L’information rapportée dimanche par Radio France Internationale (RFI) et reprise en boucle par des médias béninois a, sans nul doute, surpris plus d’un. Des populations togolaises seraient en train de fuir leurs localités pour se réfugier au Bénin, au motif, selon le média, des récentes attaques terroristes. Dès lors, c’est la panique, surtout l’inquiétude pour les populations des localités et l’incompréhension pour les autorités togolaises. Car, à contrario de ce qui est annoncé, la région des Savanes n’est pas confrontée à un déplacement ou une fuite de citoyens togolais vers des pays voisins dont le Bénin; au point de présupposer à tort une fragilisation et une dégradation de la situation sécuritaire. Selon des sources recoupées et des témoignages concordants, les déplacements notés ces jours-ci ne relèvent nullement de familles togolaises en fuite. Mais plutôt de ressortissants burkinabè qui, exacerbés par la multiplication des actes de violence dans leur pays ont dû quitter leur domicile pour être, d’une part, hébergés par des communautés togolaises et, d’autre part, traverser la région des Savanes pour trouver refuge au Bénin. Ils bénéficient d’ailleurs du secours des unités déployées par le Togo dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire décrété et des opérations militaires «Koundjoaré» et «Koundalgou» dont l’objectif est d’empêcher l’infiltration des mouvements et combattants terroristes venus de l’autre côté de la frontière.

Le Togo, une stratégie de lutte qui préserve et protège

Dire alors que ce sont des Togolais qui fuient leurs villages pour le Bénin, est une méprise de Radio France Internationale (RFI). En dépit des attaques estampillées terroristes depuis novembre 2021, le Togo est loin d’une crispation politique ou une dégradation sécuritaire. A la différence du Mali, du Burkina Faso, du Niger et du Bénin qui enregistrent au quotidien des attaques jihadistes meurtrières, le Togo applique une stratégie de lutte contre le terrorisme qui continue de rassurer ses citoyens. En dehors du renforcement continu des ressources militaires à travers la loi de programmation militaire 2021-2025 ou de l’engagement des institutions et des partis politiques aux côtés des populations, le Président de la République Faure Gnassingbé et son gouvernement procèdent à la mise en œuvre du Programme d’Urgence pour la Résilience de la région des Savanes (PURS) où plus de 50 milliards de francs CFA sont déjà investis dans l’intervalle d’une année pour améliorer la sécurité, la réhabilitation des pistes rurales, l’éducation, la santé et l’approvisionnement en eau potable.

Toujours est-il que pour le Chef de l’État, la lutte contre le terrorisme n’est pas qu’une affaire militaire. Il en résulte également une autre dimension à savoir le soutien aux populations affectées. L’enjeu est de protéger l’intégrité du territoire, en misant sur le patriotisme et la proximité, appelant à une alliance nationale contre le terrorisme. Et ce ne sont pas les Togolais qui, comme dans la localité de Borgou dans la préfecture de Kpendjal, qui ont capturé et lynché les terroristes dans la nuit du vendredi 10 février 2023 qui fuiraient.

Esso Abalo (Correspondance particulière)